Entre l’apéritif qui s’éternise, le foie gras, la dinde qu’on termine pour ne pas gâcher et les bulles qui font glisser le tout, la période des fêtes au Liban ressemble à un sport d’endurance. Bonne nouvelle : on peut amortir Noël sans se punir, et arriver au réveillon du 31 l’esprit plus léger — et le corps moins sonné.
Le vrai piège des excès de fin d’année, ce n’est pas un plat : c’est l’enchaînement. Un peu de tout, longtemps, souvent sans s’en rendre compte. Et surtout ce trio discret qui fait basculer la soirée : le grignotage, l’alcool et les aliments très denses (gras, sel, sucre). Rien n’est anodin quand ça s’additionne. Et pour s’en sortir sans se punir, une règle simple suffit souvent : un excès à la fois — soit le foie gras, soit le dessert, soit l’open bar, mais pas les trois.
Au Liban, l’excès a même son folklore. Les boulangeries à la française poussent comme des champignons, et l’on se sent presque obligé d’arriver au réveillon avec la boulangerie entière sous le bras. On pose le décor, puis on picore sans s’en rendre compte, parce que ça accompagne. Le sourdough, tendance oblige, débarque en sauveur healthy, croûte noble incluse. Résultat : on en mange beaucoup plus, parfois franchement déraisonnable, avec une sérénité quasi médicale. La bonne conscience est croustillante, elle aussi.
La mécanique sociale libanaise, elle, impose souvent un cahier des charges à la maîtresse de maison : prouver qu’elle est généreuse — et qu’elle sait tout faire. Alors on alterne le plat européen comme au restaurant et le mezzé libanais comme chez maman, on empile les assiettes, on relance les tournées, on recharge encore. Le genre de portions qui ferait rougir Rabelais : mezzé en douze actes, houmous servi en bassin, kebbé et sambousek qui tournent en boucle, feuilles de vigne qui se multiplient comme par magie, plateau de fromages pour le vin, puis bûche par tradition. Ce n’est plus un dîner : c’est un sommet diplomatique. Et vous, invité, vous découvrez une règle non écrite : refuser n’est pas une option. Il faut goûter à tout, regoûter pour confirmer, puis recommencer pour faire honneur — à peine si la maîtresse de maison ne sort pas la baïonnette pour vous faire avaler juste une dernière bouchée.
L’addition invisible
On surveille la bûche, mais on oublie souvent le liquide. L’alcool apporte des calories qui s’additionnent vite et, surtout, il facilite le grignotage : la main retourne plus facilement vers les toasts, les noix, les chips et le fromage. Vin, bulles, spiritueux, mixers : l’effet cumulatif est redoutable. Moralité : entre apéritif, vin d’accompagnement et digestif, l’addition grimpe très vite — et l’appétit suit souvent la même courbe. Le lendemain, quand ballonnements et reflux s’invitent à la fête, inutile de jouer les héros : eau, repas léger et marche douce font souvent mieux que n’importe quelle promesse détox.
La densité qui pèse lourd
Sur un buffet de fêtes, beaucoup d’aliments sont petits en volume et énormes en densité. Foie gras, beurre, fromages affinés, charcuterie, sauces : c’est délicieux, mais concentré. Le piège n’est pas d’en manger, c’est d’en manger par touches toute la soirée : un toast ici, une lichette là, un morceau de fromage pour accompagner le verre, un retour discret vers le plateau au passage.
La dinde, elle, est rarement le vrai problème, surtout sans peau. Ce qui fait basculer la soirée, ce sont les accompagnements, le pain, le fromage qui revient après, et le grignotage de fin de table.
Entre Noël et le 31 : pas une punition, un amortisseur
Objectif : revenir au neutre, pas effacer. Deux ou trois jours de routine simple changent déjà la donne.
D’abord, retrouver un rythme de repas. Sauter un déjeuner pour compenser conduit souvent à arriver affamé et à surcompenser le soir. Mieux vaut des assiettes sobres : protéines, beaucoup de légumes, et une portion raisonnable de féculents.
Ensuite, hydratation et sommeil. L’alcool et le sel déshydratent ; une vraie nuit et beaucoup d’eau font souvent plus pour se sentir mieux que n’importe quel slogan détox.
Enfin, bouger un peu, mais vraiment un peu : une marche de 20 à 30 minutes, surtout après le repas, aide à remettre le corps dans sa cadence sans transformer la semaine en camp d’entraînement.
Gérer l’excès… aussi dans le frigo
Finir pour ne pas gâcher est l’une des phrases les plus coûteuses des fêtes. La solution, c’est d’organiser les restes pour éviter qu’ils deviennent une invitation permanente au grignotage. La dinde se recycle très bien en salade, en sandwich simple, ou en bouillon. Le saumon fumé retrouve de la légèreté avec agrumes, citron, herbes et yaourt. Fromages et charcuterie, eux, gagnent à être portionnés et intégrés à un plat plutôt qu’attaqués à chaque passage devant le frigo. Et si vous savez que le 31 sera copieux, congelez une partie : tout manger n’est pas la seule alternative à tout jeter.
Le 1er janvier, le grand classique : on se met au régime
La version la plus réaliste — et la plus tenable — consiste à reprendre une routine dès le 2 janvier, sans héroïsme. Et pour le réveillon, une règle simple sauve souvent la soirée : choisir ses excès plutôt que les additionner. Foie gras ou dessert. Apéro long ou digestif. Plateau de fromages ou open bar. Pas tout en même temps.
La morale n’est pas de réussir les fêtes, mais de les traverser sans se mettre K.-O. Un repas de plus ne ruine pas une année — tout comme une bonne routine ne se décide pas uniquement un 1er janvier.
Calories par verre
Vin rouge (150 ml) : ≈125 kcal
Vin rouge (175 ml) : ≈150–160 kcal
Vin blanc (150 ml) : ≈115–125 kcal
Vin blanc (175 ml) : ≈125–135 kcal
Champagne (125 ml) : ≈90–100 kcal
Prosecco / mousseux (125 ml) : ≈90–110 kcal
Bière (33 cl) : ≈130–150 kcal
Bière (50 cl) : ≈200–230 kcal
Whisky (30 ml) : ≈65–75 kcal
Whisky (45 ml) : ≈100–110 kcal
Cognac (30 ml) : ≈65–75 kcal
Cognac (45 ml) : ≈100–110 kcal
Armagnac (30 ml) : ≈65–75 kcal
Armagnac (45 ml) : ≈100–110 kcal
Gin (30 ml) : ≈65–75 kcal
Gin (45 ml) : ≈100–110 kcal
Tequila (30 ml) : ≈65–75 kcal
Tequila (45 ml) : ≈100–110 kcal
Arak (30 ml) : ≈80–90 kcal
Arak (45 ml) : ≈120–135 kcal
Gin-tonic (verre standard) : ≈150–220 kcal (selon le tonic)
Margarita (verre standard) : ≈200–300 kcal (selon la taille et le sucre)
Cola classique (33 cl) : ≈140 kcal
Cola zéro : ≈0 kcal




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