Au Liban, la crise n’est plus seulement économique ou financière : elle est devenue morale et politique. Une partie des ministres réputés proches du président de la République (Ahmad Hajjar, Paul Morcos, Laura Lahoud et Michel Menassa) n’agissent plus comme des représentants de l’intérêt général, mais comme les relais dociles d’agendas extérieurs et idéologiques qui heurtent frontalement les besoins vitaux des Libanais. Sous couvert de « réformes », ils ont cédé à des pressions conjuguées : celles des milieux gauchistes locaux, de l’ONG Kulluna Irada, et du Fonds monétaire international.
Des ministres déconnectés de la réalité sociale
Ces responsables gouvernent loin de la réalité d’un peuple appauvri, de classes moyennes anéanties et d’un secteur productif exsangue. Ils parlent de « justice sociale » tout en légitimant l’appauvrissement des déposants, la destruction de l’épargne et l’asphyxie des entreprises. Leur discours technocratique masque mal une abdication : celle de la souveraineté économique et de la responsabilité politique.
Les réseaux gauchisants et certaines ONG ont imposé une grille de lecture dogmatique : l’État serait innocent, les pertes devraient être « socialisées » et les citoyens payer pour des décennies de prédation publique. Cette vision, portée et amplifiée par Kulluna Irada, a trouvé des oreilles complaisantes au sein du gouvernement. Résultat : des textes et des décisions qui sanctuarisent l’impunité de l’État tout en criminalisant l’épargnant.
Le FMI, boussole unique d’un gouvernement sans cap
En s’alignant mécaniquement sur les prescriptions du FMI, ces ministres ont accepté une logique de liquidation : effacer les pertes plutôt que les assumer, fermer le dossier plutôt que réparer l’injustice. Or, le Liban n’est pas un laboratoire. L’application aveugle de modèles importés, sans tenir compte de la spécificité libanaise, revient à organiser une casse sociale durable et à hypothéquer toute reprise.
Plutôt que de défendre leurs concitoyens, ces ministres préfèrent être bien vus à l’étranger, invités dans des forums, applaudis par des ONG et validés par des institutions internationales. Cette quête de reconnaissance externe s’est faite au prix d’une trahison interne : celle du mandat populaire et de l’intérêt national. Gouverner, ce n’est pas plaire aux bailleurs de fonds ni aux activistes idéologiques; gouverner, c’est protéger son peuple.
Une économie sacrifiée, un État blanchi
Le paradoxe est brutal : l’État libanais, pourtant riche en actifs, en terres et en ressources, refuse d’assumer ses responsabilités. À la place, il sanctifie des lois et des décisions qui transfèrent le coût de la crise vers les citoyens. Ce choix n’est ni technique ni inévitable ; il est politique. Et il révèle une hiérarchie de loyautés où le Libanais arrive en dernier.
L’histoire jugera sévèrement ceux qui, par conformisme idéologique ou opportunisme, ont travaillé contre leur propre peuple. Être proche du président ne confère ni légitimité morale ni immunité politique. Au contraire : cela impose un devoir accru de loyauté envers la nation. Aujourd’hui, ce devoir a été bafoué. Et tant que ces ministres continueront à servir des agendas de sabotage au détriment de l’économie libanaise, ils resteront comptables d’un naufrage dont le peuple paie déjà le prix.



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