Blanchiment d’argent: la BDL passe au KYC nouvelle génération
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Vendredi, la Banque du Liban (BDL) a annoncé une nouvelle mesure visant à renforcer les procédures d’identification du bénéficiaire économique final dans les opérations en cash et de change.

La décision principale n° 13769 du 14 novembre 2025 (circulaire n° 3) impose désormais l’utilisation d’un nouveau formulaire de « connaissance du client », plus connu sous l’acronyme KYC (Know Your Customer) dans le secteur financier, pour toute opération en cash de change et de transfert d’argent d’un montant égal ou supérieur à mille dollars, ou son équivalent.

Ce dispositif s’applique à l’ensemble des institutions financières non bancaires : sociétés financières, comptoirs de crédit, bureaux de change, sociétés de transfert d’argent, ainsi qu’aux prestataires de services de portefeuilles électroniques placés sous la supervision de la Banque centrale.

L’objectif de ce nouveau formulaire est de prévenir l’utilisation de ces institutions, pourtant agréées, à des fins d’opérations monétaires suspectes à haut risque, visant à dissimuler la véritable origine des fonds ou l’identité des bénéficiaires économiques finaux, qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales.

Les institutions concernées devront collecter l’ensemble des données, informations et documents relatifs à leurs clients et aux opérations effectuées, en vérifier l’authenticité, puis les enregistrer et les conserver conformément aux instructions détaillées de la circulaire et à leurs éventuelles mises à jour, afin de permettre à la Commission de contrôle des banques d’effectuer les vérifications nécessaires.

Selon la circulaire, ces institutions devront également transmettre toutes les données requises cryptées à la BDL, par courriel à l’adresse Fx-curr-rfl@bdl.gov.lb, dans un délai maximum de deux jours ouvrables suivant la réalisation de l’opération de change ou de transfert d’argent.

Ces nouvelles instructions s’inscrivent dans les efforts en cours de la Banque centrale pour améliorer la position du Liban en vue de sa sortie de la « liste grise » du Groupe d’action financière (GAFI), où le pays a été inscrit en octobre 2024, ainsi que de la liste européenne des juridictions à haut risque en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, où il figure depuis août 2024.

Elles interviennent à peine trois jours après la visite au Liban d’une délégation de haut rang du Trésor américain, venue enquêter sur de présumés transferts d’un milliard de dollars à destination de la milice du Hezbollah, effectués par des agents de change et des porteurs, tout en excluant que de tels montants aient transité par le secteur bancaire.

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