Plus de 330 membres du Hezbollah tués depuis le cessez-le-feu
Une série de frappes ayant causé la mort de plus de 330 membres du Hezbollah depuis le cessez-le-feu de 2024. ©Al-Markazia

Une série de frappes aériennes israéliennes menées depuis jeudi dans le sud et l’est du Liban a provoqué l’une des escalades les plus meurtrières de ces dernières semaines. Les dernières attaques, dimanche, ont visé deux hauts responsables du Hezbollah à Naqoura et dans la plaine de la Békaa, alors que le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, effectuait une visite à la frontière nord en compagnie de l’émissaire américaine pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus.

Selon le porte-parole de l’armée israélienne, Avichay Adraee, la première frappe, près de Naqoura dimanche, a tué Abdel Mahmoud al-Sayyed, présenté comme le représentant local du Hezbollah dans le village voisin de Bayada. Al-Sayyed aurait assuré la coordination entre le mouvement et les habitants sur les «questions économiques et militaires», et aurait participé aux efforts de reconstruction de l’infrastructure militaire du Hezbollah dans la région.

Une seconde frappe, également dimanche, à Nabi Chit, dans la plaine de la Békaa, a tué Ali Hussein al-Moussawi, un trafiquant d’armes du Hezbollah accusé par l’armée israélienne d’avoir supervisé le transfert d’armes depuis la Syrie vers le Liban. Selon Tsahal, al-Moussawi jouait «un rôle significatif dans la reconstitution et le renforcement» des capacités militaires du Hezbollah.

Plus tard dans la journée, d’autres frappes de drones israéliens ont touché des cibles près de Baalbeck, Bouday et el-Hafir, tuant au moins deux autres personnes – dont l’une identifiée comme un ressortissant syrien – portant à douze le nombre total de morts dans les opérations israéliennes au Liban depuis jeudi.

Depuis l’instauration du cessez-le-feu, et selon les médias israéliens, l’armée israélienne affirme avoir tué plus de 330 combattants du Hezbollah, frappé des centaines de sites et mené plus de 1 000 opérations dans le sud du Liban.

Les Casques bleus de l’ONU abattent un drone israélien

L'armée israélienne a accusé lundi la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) d'avoir abattu l'un de ses drones de renseignement dans le sud du Liban.

La Finul oeuvre avec l'armée libanaise à l'application de l'accord de cessez-le-feu ayant mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël, dont deux mois de guerre ouverte.

«Une première enquête suggère que les forces de la Finul ont délibérément tiré sur le drone et l'ont abattu», a écrit sur X le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, porte-parole de l'armée, en annonçant l'ouverture d'une enquête.

Selon lui, «l'activité du drone ne représentait aucune menace pour la Finul. Après la destruction du drone, les troupes israéliennes ont largué une grenade vers la zone où le drone est tombé».

Dimanche, la Finul a affirmé dans un communiqué qu'«un drone israélien a survolé l'une de (ses) patrouilles de manière agressive. Les Casques bleus ont appliqué les contre-mesures défensives nécessaires pour neutraliser le drone».

Elle a plus tard indiqué qu'«un drone israélien s'est approché d'une patrouille de la Finul opérant près de Kfar Kila et a largué une grenade». «Quelques instants plus tard, un char israélien a tiré en direction des Casques bleus», a-t-elle ajouté sans faire état de victime.

"Il convient de souligner qu'aucun tir n'a été dirigé contre les forces de la Finul", a dit Nadav Shoshani.

Katz et Ortagus en visite à la frontière nord

Ces frappes ont coïncidé avec une visite de haut niveau de la frontière nord d’Israël par le ministre de la Défense Israel Katz et l’envoyée américaine Morgan Ortagus, accompagnés de l’ambassadeur américain Mike Huckabee, de l’ambassadeur israélien à Washington Yechiel Leiter et du chef du Commandement Nord, le général Rafi Milo.

Selon les médias israéliens, la délégation a reçu des briefings sur les récentes activités du Hezbollah et sur les opérations sécuritaires d’Israël depuis le cessez-le-feu de novembre 2024.

Lors de cette visite, Katz a réaffirmé qu’Israël continuerait de défendre ses régions du nord contre toute menace, soulignant que l’armée agirait « à notre discrétion » pour neutraliser toute activité hostile.

Ortagus doit se rendre lundi à Beyrouth pour y rencontrer des responsables libanais, et y restera jusqu’à mercredi, selon la chaîne libanaise MTV. Elle doit également participer à une réunion du mécanisme de suivi du cessez-le-feu. Son déplacement intervient alors que les États-Unis accentuent la pression sur les deux parties afin de préserver le fragile cessez-le-feu et de soutenir le plan de l’armée libanaise visant à étendre son contrôle sur le sud du pays. 

Netanyahou : «Pas besoin de feu vert»

Alors que la communauté internationale s’inquiète de l’intensification des frappes, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réaffirmé qu’Israël continuerait de cibler ce qu’il qualifie «d’ennemis du pays» au Liban comme à Gaza, affirmant qu’«Israël est un État indépendant» qui n’a pas besoin d’autorisation extérieure pour agir.

« Notre politique de sécurité est entre nos mains », a déclaré Netanyahou lors du Conseil des ministres dimanche. « Nous répondons à notre discrétion aux attaques – comme nous l’avons fait au Liban et récemment à Gaza. »

Commentaires
  • Aucun commentaire