Guérir sans oublier: Rony Mecattaf à la rencontre de ses lecteurs
Rony Mecattaf en dédicace! Rendez-vous jeudi 23/10, 16h30-19h, café Internazionale (Mar Mikhael). ©Ici Beyrouth

Quelques mois après la parution de La blessure qui guérit (Éditions Erick Bonnier), Rony Mecattaf revient sur ce récit de résilience né du drame du port de Beyrouth. Il rencontrera ses lecteurs lors d’une signature, jeudi 23 octobre, de 16h30 à 19h, au café Internazionale, rue d’Arménie à Mar Mikhael, dans le cadre de Beyrouth Livres.

La blessure qui guérit, publié il y a quelques mois aux Éditions Erick Bonnier, fait déjà parler de lui. Dans ce livre, Rony Mecattaf, psychothérapeute et figure du paysage intellectuel libanais, raconte comment la violence de l’explosion du port de Beyrouth, qui l’a blessé à jamais, s’est muée en chemin de résilience. Loin du simple témoignage, son récit ouvrait des pistes pour panser le visible et l’invisible, le corps comme l’âme, mêlant introspection, spiritualité et expérience thérapeutique. Alors que le Liban continue de composer avec ses blessures, l’auteur s’apprête à rencontrer ses lecteurs dans le cadre du festival Beyrouth Livres. L’occasion de revenir sur la portée intime et collective de ce récit, à travers trois questions clés posées à l’auteur.

La publication du livre a-t-elle clos ou relancé votre processus de guérison?

«Ce processus de guérison est un continuum, qui ne s'arrête pas vraiment mais prend des formes nouvelles avec le temps. Il y a des événements qui constituent plus que d'autres les jalons forts de ce parcours. L'écriture, puis la parution du livre en font partie. Je suis convaincu qu'il y en aura d'autres.»

Votre rapport aux pratiques spirituelles – chamanisme, méditation, psychédéliques – a-t-il évolué depuis?

«Un élément clé de ce livre est son caractère de dévoilement de soi, en tout cas en ce qui concerne certains sujets. C'est surtout à cet endroit que mon rapport aux pratiques évoquées a pu évoluer, ne serait-ce que par le fait d'en parler publiquement et librement. Si ma manière de les vivre n'a pas fondamentalement changé, le fait de m'y associer a pu changer le regard de certaines personnes envers moi.»

Pensez-vous que ce récit puisse contribuer, d’une manière ou d’une autre, à une guérison collective du Liban?

«C'est un vaste sujet, et je n'ai pas l'arrogance de donner un caractère universel à mon récit personnel. Mais il est vrai que, dans ce «collectif», il y a une multitude d'histoires individuelles, pour la plupart non dites. J'ai reçu des témoignages de lecteurs qui disaient s'être en partie reconnus dans ce texte, et cela me touche beaucoup. Le fait – ou la chance – d’avoir pu raconter mon histoire peut, et je le souhaite, contribuer à ce mouvement national de guérison.»

Au fil des rencontres et des messages, l’auteur mesure combien la singularité d’un parcours peut résonner avec celle d’un peuple tout entier. Par la littérature, la parole individuelle se relie au collectif, sans jamais prétendre tout guérir, mais en offrant une voix.

Déjà, La blessure qui guérit trouve des lecteurs en quête de sens et d’apaisement. À l’heure où le Liban reste confronté à ses propres déchirures, ce livre continue d’accompagner. La blessure, chez l’auteur, n’est ni occultée ni glorifiée, elle devient possibilité de tisser autrement nos histoires.

Rencontrer l’auteur

Rony Mecattaf sera en dédicace à Beyrouth dans le cadre du festival Beyrouth Livres, le jeudi 23 octobre 2025, de 16h30 à 19h, au café Internazionale, rue d’Arménie, dans le quartier de Mar Mikhael. Un moment d’échange autour d’un livre, publié chez Erick Bonnier, devenu, pour beaucoup, une boussole intérieure.

 

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