Gaza en pause, le Hezbollah et l’Iran sous les projecteurs
©Ici Beyrouth

Donald Trump a donc annoncé son plan de paix pour Gaza. Les Israéliens l’ont accepté, la communauté internationale l’a applaudi, parfois du bout des lèvres, mais applaudi tout de même. Reste le Hamas. Il hésite encore. On n’est pas à l’abri d’une nouvelle erreur historique de sa part, une de plus dans une longue série, qui prolongerait la guerre. S’il dit oui, il faudra encore des mois pour transformer le papier glacé des annonces en réalité concrète, fixer un calendrier et un mécanisme de gouvernance viables. La route est donc encore longue et les incertitudes nombreuses.

Pendant ce temps, les regards pourraient bien quitter Gaza pour se tourner vers le Liban. Ici, nous vivons avec l’évidence dérangeante: l’État semble incapable de désarmer le Hezbollah, et chacun sait que ce vide nourrit toutes les exaspérations. Le sénateur américain Lindsey Graham avait d’ailleurs évoqué un plan B: si Beyrouth ne peut rien faire, Israël s’en chargera. Traduction: une nouvelle guerre.

Les représentants de la milice pro-iranienne ont déjà annoncé qu’ils étaient prêts à la confrontation. On se demande d’ailleurs avec quoi! À moins que ce soit vraiment le Kerbala que promet, de discours en discours, le secrétaire général du Hezbollah. En gros, un suicide collectif. Une pulsion qui rappelle la folie qui s’est emparée du Japon à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les chefs militaires, politiques, ainsi qu’une partie de la population totalement aveuglée par une propagande fanatique, avaient compris que la victoire était impossible et qu’il était donc, dans leur esprit, plus honorable que les 72 millions de Japonais d’alors meurent jusqu’au dernier! Les bombes d’Hiroshima et Nagasaki avaient tragiquement mis fin à ce délire.

La différence avec ce qui se passe aujourd’hui dans la région, c’est que celui qui pousse au suicide reste bien au chaud à Téhéran. C’est là que se barricadent les cerveaux de cette politique du chaos et de promesses de victoires et de paradis… artificiels.
Tant que les dirigeants iraniens n’auront pas compris, de gré ou de force, que leur rôle est terminé, leurs pions au Liban, à Gaza, au Yémen ou en Irak continueront de provoquer les catastrophes successives sur les peuples qu’ils prétendent défendre.
Une sorte de poisse, de mauvais œil géopolitique.

Si Gaza devait se stabiliser, ce qui est loin d’être gagné, rien n’exclut non plus que le projecteur de la confrontation se déplace vers Téhéran. Peut-être même avant le Liban.
Des esprits cartésiens auraient pu penser que la guerre des douze jours de juin dernier, et la cuisante humiliation militaire de l’Iran, allaient amener les mollahs à revoir leurs calculs et à raser les murs. Eh bien, pas du tout! 

Leur bellicisme atteint son paroxysme. Entre deux pendaisons «d’espions», ils éructent, menacent… et cette fois, même les Européens, d’habitude très mesurés, sont excédés et remettent en place leurs sanctions. Personne n’exclut désormais de nouvelles frappes qui enverraient cette fois définitivement ces illuminés dans les oubliettes de l’Histoire.

Bref, nous sommes entrés dans une séquence où chaque trêve promise semble être l’antichambre d’une nouvelle guerre. La boîte de Pandore est entrouverte. Et il n’est pas certain que la diplomatie, aussi intransigeante soit-elle, parvienne à la refermer.

Napoléon Bonaparte disait: «Un soldat, un peuple peut supporter des revers, mais un dirigeant fanatique qui se trompe entraîne tout dans le désastre.» 

Si seulement Monsieur Khamenei pouvait s’en inspirer.

 

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