
Le Liban a lancé vendredi sa première campagne nationale de sensibilisation à la prévention de la noyade. Le but est de s’attaquer à une «urgence silencieuse» pourtant évitable.
La campagne, lancée en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministère de la Santé publique, a été motivée par des statistiques liées aux noyades au Liban.
Une étude récente de Samar el-Hajj, à l’Université américaine de Beyrouth, basée sur des données des Forces de sécurité intérieure, a ainsi mis en lumière l’ampleur des incidents de noyade au Liban. En effet, 40 personnes sont mortes noyées au cours des six premiers mois de l’année.
Les résultats des statistiques, publiées dans un communiqué du bureau de l’ONU à Beyrouth, sont les suivants:
- 86% des victimes sont des hommes.
- Plus de la moitié ont moins de 18 ans.
- 62% des incidents se produisent entre mai et août.
- 77% ont lieu dans la mer. (D’autres surviennent dans des piscines, des fleuves ou des bassins agricoles).
- 64% surviennent pendant la baignade et 30% résultent d’une glissade ou d’une chute.
Ces statistiques «soulignent l’importance d’interventions ciblées, fondées sur des données, et d’une plus grande sensibilisation du public, en particulier durant les mois à haut risque et au sein des communautés vulnérables», souligne-t-on dans le communiqué.
La campagne a été lancée lors d’un événement national organisé à l’Institut des sciences et technologies marines (MARSATI), à Batroun. L’événement a réuni des officiels, des experts en santé publique, des représentants de la société civile et des élus locaux.
La noyade est décrite par l’OMS comme une «épidémie silencieuse», causant plus de 300.000 décès chaque année dans le monde, dont 35.000 rien que dans la région de la Méditerranée orientale. Au Liban, plus de 40 décès liés à la noyade ont déjà été enregistrés en 2025.
Cette campagne fait suite à la première consultation nationale du Liban sur la prévention de la noyade, qui s’est tenue plus tôt en juillet. Plus de 20 organisations et organismes gouvernementaux ont participé à l’élaboration d’un plan d’action visant à aborder ce problème de santé publique sous plusieurs angles.
«Chaque décès par noyade est évitable. En travaillant ensemble, nous pouvons faire la différence grâce à des lois plus strictes, des services d’urgence renforcés et une meilleure éducation», a déclaré le Dr Abdinaser Aboubaker, représentant de l’OMS au Liban.
Les objectifs principaux de la campagne incluent les éléments suivants: sensibiliser le public, promouvoir des changements politiques, renforcer la préparation aux urgences et encourager la coopération entre tous les secteurs concernés.
Le représentant du ministère de la Santé publique a réaffirmé l’engagement de son département à protéger tous les citoyens, en particulier les jeunes, en rendant les zones côtières et de loisirs du Liban plus sûres pour tous.
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