
L'ONU a expliqué jeudi ne pas savoir combien de cargaisons d'aide se trouvaient à Gaza en attente d'être distribuées, faute d'être autorisée par Israël à être présente aux points de passage.
L'armée israélienne a nié mercredi bloquer l'aide humanitaire et affirmé que 950 camions se trouvaient à Gaza et attendaient que les agences internationales distribuent leurs cargaisons.
"Malgré nos demandes répétées, Israël n'a pas autorisé l'ONU à être présente aux points de passage qui sont des zones militarisées. Nous ne pouvons donc pas vérifier la quantité de fournitures actuellement au point de passage", a réagi auprès de l'AFP un porte-parole du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU à Genève (Ocha), Jens Laerke.
Il a également expliqué que l'ONU avait besoin de plusieurs autorisations: une première pour que l'aide passe la frontière, où elle sera déposée par les camions qui repartent ensuite en Israël, suivie d'une autre autorisation pour que les camions onusiens se trouvant dans Gaza puissent la récupérer.
"Il est important de souligner qu'il ne s'agit pas seulement de demandes refusées" mais également d'entraves sur le terrain, a-t-il indiqué.
Israël doit donner son "feu vert aux camions sans retard inutile, permettre aux équipes d'emprunter des itinéraires multiples et plus sûrs, et ordonner aux troupes de rester à l'écart des convois et de ne jamais tirer sur les civils le long des itinéraires attribués (ou n'importe où ailleurs)", a relevé M. Laerke.
"Missions entravées"
Le porte-parole d'Ocha a insisté sur le fait qu'Israël, "en tant que puissance occupante et partie au conflit, doit faciliter les opérations humanitaires jusqu'à ce qu'elles parviennent aux personnes qui en ont besoin pour survivre".
"Si l'ensemble des conditions ne sont pas en place, il ne peut pas y avoir de livraison sûre et conforme aux principes (de l'ONU) à grande échelle. Ainsi, même lorsqu'elles sont approuvées, ces missions sont souvent entravées sur le terrain", a-t-il déploré.
Israël fait face à une pression internationale accrue au sujet du désastre humanitaire à Gaza, où quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés depuis le début de la guerre.
Un blocus total imposé en mars par Israël à Gaza et très partiellement assoupli fin mai a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant. Plusieurs hauts représentants d'agences onusiennes ont averti que les gens "meurent de faim".
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, qui a commencé à distribuer des boîtes de produits alimentaires fin mai, a indiqué mercredi avoir proposé à l'ONU et à d'autres organisations internationales de "livrer gratuitement toute leur aide actuelle".
L'ONU et les principales organisations d'aide ont refusé de travailler avec cette fondation, affirmant qu'elle violait les principes humanitaires de base. Et l'ONU a accusé mardi l'armée israélienne d'avoir tué depuis fin mai plus d'un millier de personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près de centres de la GHF.
AFP
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