
Menée par une salle en fusion et revenue de nulle part dans un quatrième quart-temps héroïque, La Sagesse a cru pouvoir égaliser la série. Mais Riyadi, imperturbable en prolongation, a repris le contrôle du destin.
Il s’en est fallu de peu pour que Ghazir explose. Poussée par près de 2.500 supporters en transe, La Sagesse a failli renverser une situation compromise durant trois quarts-temps. À la dérive pendant une bonne partie de la rencontre, les Verts ont réussi un retour spectaculaire dans les dernières minutes du temps réglementaire, forçant Riyadi à disputer une prolongation que peu auraient imaginée quelques instants plus tôt.
Entame rapide
Dès l’entame, Riyadi avait pourtant imposé son tempo. Solide défensivement, plus tranchant dans les transitions, le champion en titre a rapidement pris l’ascendant. Marcus Hunt, précieux des deux côtés du terrain, a joué juste et propre, tandis que Thon Maker, dominant dans la raquette, s’est imposé au rebond comme au contre. Karim Zeinoun, très actif, a pesé sur le jeu par ses pénétrations et son impact défensif, apportant à son équipe une énergie constante. Privés de Wael Arakji, leur maître à jouer blessé, les Jaunes ont compensé par un collectif discipliné et une maîtrise des temps faibles.
En face, La Sagesse a mis du temps à entrer dans son match. Brouillons, imprécis, les Verts ont accumulé les erreurs techniques. Malgré cela, Sekou Doumbouya s’est battu sur chaque ballon. L’ailier franco-guinéen a été le seul à son niveau pendant trois quart-temps: intense, physique, volontaire, il a multiplié les efforts pour garder son équipe à flot. Il a sonné la charge, avant d’être relayé par Jihad el-Khatib, inconstant dans le sprint final. Le jeune Mark Khoueiry, lui aussi, a apporté une énergie précieuse au moment du retour.
Dans un dernier quart incandescent, les Verts ont effacé un retard de 14 points dans une ambiance électrique. Possession après possession, ils ont grignoté l’écart jusqu’à revenir à hauteur, obligeant Riyadi à une prolongation inespérée. Le scénario était idéal pour un braquage en bonne et due forme.
L’expérience a parlé
Mais la suite n’a été qu’un long soupir. Là où Riyadi a gardé la tête froide, La Sagesse s’est effondrée.
Lancers francs vendangés, balles perdues, tirs précipités: La Sagesse a tout laissé en route. Jihad el-Khatib, l’un des hommes clés du coach Gavriel, a flanché dans le temps additionnel. Riyadi, lui, a su garder la tête froide malgré l’absence de son maestro Wael Arakji, blessé. Les pertes de balle, déjà nombreuses dans le temps réglementaire, se sont multipliées au pire moment. La fébrilité s’est emparée des Verts au moment de tuer le match. Même l’impact de Sekou s’est dilué face à la densité défensive adverse.
L'expérience des Jaunes
En face, Riyadi a fait ce que fait un champion: punir la moindre erreur. Hunt a enchaîné les bonnes décisions, Zeinoun a gratté des ballons précieux et Maker a verrouillé la raquette. «Nous avons livré un grand match, aussi pour le public que pour nous-mêmes», a souligné l’entraîneur Ahmad Farran à l’issue de la rencontre. «Cap sur Manara pour mener 3-0. J’espère que la quatrième manche à Ghazir sera la dernière!»
Avec cette victoire 77-71, Riyadi mène désormais 2-0 dans la série finale. La troisième manche, prévue mardi à Manara, pourrait lui permettre de faire le break définitif.
Ce qui manque aux Verts
À La Sagesse, il manque encore l’essentiel: la constance.
On ne gagne pas une finale en misant tout sur la ferveur d’un public et un sursaut d’orgueil. Les émotions ne suffisent pas à masquer les carences mentales, ni à faire oublier les lancers laissés en route ou les innombrables possessions gâchées. La Sagesse a craqué au pire moment.
Pour espérer revenir dans la série, les Verts devront jouer avec lucidité, discipline et sang-froid – pas seulement par séquences, mais sur la durée. Car Riyadi, lui, ne joue pas avec des états d’âme. Il joue pour gagner.
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