
Privé de ses leaders Wael Arakji, Amir Saoud et Karim Zeinoun, le champion sortant a perdu son trône d'un souffle face aux Japonais d’Utsunomiya Brex (94-93), vendredi soir à Dubaï.
«Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé», dit le poète. Que dire alors quand trois piliers s'effondrent à la veille d'une finale? Sans Wael Arakji, meilleur joueur asiatique, blessé lors du quart de finale, sans le capitaine emblématique Amir Saoud, également sur le flanc, et sans Karim Zeinoun, sorti pour cinq fautes en deuxième mi-temps, Riyadi a livré une bataille héroïque mais inachevée.
Au C-C Arena de Dubaï, les Jaunes ont vu leur rêve de doublé continental s'évaporer d'un souffle, 94-93, face aux Japonais d’Utsunomiya Brex. Un panier assassin à trois points signé DJ Newbill, à 23 secondes de la fin, a crucifié un Riyadi diminué mais vaillant. Le tir au buzzer de Hayk Gyokchyan, pourtant solide tout au long du tournoi, s'est écrasé sur l'arceau. Et avec lui, les derniers espoirs libanais.
Le château privé de ses tours
Riyadi, c'est un collectif. Mais comme tout château, même le plus imprenable, il a besoin de ses tours. Arakji, maestro de la mène et cauchemar des défenses asiatiques. Saoud, sniper et âme du vestiaire. Zeinoun, glue guy et défenseur de l'ombre. Leur absence a laissé un vide que ni la bravoure d'Ali Mansour, ni l'abattage de Gyokchyan (22 pts), ni les 24 points et 8 passes de Marcus Georges-Hunt n'ont pu totalement combler.
Dominés dans les dernières possessions malgré un départ canon (29-16 en fin de premier quart-temps), les Beyrouthins ont vu l'adresse japonaise faire basculer la partie. Utsunomiya a arrosé de loin (17 paniers à trois points, record de cette édition), porté par un Hiejima incandescent (30 pts à 6/10 longue distance, 9 rebonds, 5 passes), un Newbill clutch (21 pts, 5 passes) et un Finn Delany précieux (19 pts, 7 rebonds, 4 passes).
«Ce que nous avons fait, c'est rester unis, peu importe les circonstances. On s'est battus jusqu'au bout et on a su faire les gros jeux quand il le fallait», a déclaré Zico Coronel, coach par intérim d’Utsunomiya. «C'est notre deuxième titre. C'est très satisfaisant.»
Un goût amer mais une sortie digne
À l'image de leur parcours dans cette BCL Asia 2025, les Libanais ont montré de la classe, du cœur et du caractère. Mais le sport de haut niveau ne fait pas de cadeaux, encore moins en finale. Riyadi, champion sortant, s'incline la tête haute, laissant son trône à un adversaire qui aura su frapper au bon moment.
L'histoire retiendra que, ce soir-là, les Japonais ont mis fin à six ans de disette, ramenant le trophée au pays pour la première fois depuis 2019, déjà contre Riyadi. L'histoire retiendra aussi que Riyadi s'est battu jusqu'à la dernière seconde, dans une salle acquise à sa cause, mais à armes inégales.
Hayk Gyokchyan pensait avoir fait le plus dur avec un panier opportuniste à moins d'une minute du terme (93-91 à 58 secondes de la fin). Mais Newbill, froid comme la glace, a puni derrière l'arc. Une fois encore, le rêve s'est envolé sur un tir cruel.
La BCL Asia restera donc insaisissable pour Marcus Georges-Hunt, déjà finaliste malheureux l'an passé avec Riyadi face à Shabab Al Ahli.
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