Le refus par Israël d'une délégation arabe en Cisjordanie «illustre son rejet» du processus de paix
Cette photo diffusée par le ministère jordanien des Affaires étrangères montre (assis de gauche à droite) le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty, le ministre jordanien des Affaires étrangères Ayman Safadi, le ministre saoudien des Affaires étrangères le prince Fayçal ben Farhane, le ministre bahreïni des Affaires étrangères Abdullatif ben Rashid al-Zayani, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit, participant à une réunion en visioconférence depuis Amman avec le président et le ministre des Affaires étrangères palestiniens à Ramallah, le 1er juin 2025. ©Ministère jordanien des Affaires étrangères / AFP

Le refus par Israël de la visite d'une délégation ministérielle arabe en Cisjordanie occupée «illustre son rejet de la voie diplomatique vers la paix», a déclaré dimanche à Amman le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane.

Lors d'une conférence de presse avec ses homologues jordanien, égyptien et bahreïnien, après une réunion en visioconférence avec le président palestinien Mahmoud Abbas, le prince Fayçal a estimé que «le refus par Israël» de cette visite «illustre et confirme son extrémisme et son rejet de toute tentative sérieuse d'engagement dans une voie diplomatique vers la paix (...) Il est clair qu'ils ne veulent que la violence».

Le ministre saoudien a toutefois affirmé que le comité formé par ces pays arabes poursuivrait ses efforts diplomatiques pour mobiliser un soutien à une solution à deux États, israélien et palestinien.

«Si la guerre à Gaza a montré une chose, c'est que les solutions militaires sont vaines et n'apporteront la sécurité à aucun des deux camps. Il faut une solution politique et définitive», a-t-il insisté.

La délégation, qui devait se rendre dimanche en Cisjordanie, a déjà dénoncé samedi l'«interdiction» par Israël de cette visite, après qu'un responsable israélien a dit que son pays «ne coopérera pas» à cette initiative.

Israël contrôle les frontières et l'espace aérien de ce territoire palestinien qu'il occupe depuis 1967, ce qui signifie que son approbation est nécessaire pour que les diplomates étrangers puissent y entrer.

Le comité, dirigé par Fayçal ben Farhane, comprend notamment ses homologues de Jordanie, de Bahreïn, d'Égypte ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit.

«À Gaza, c'est une guerre d'extermination. Et en Cisjordanie, des mesures successives visent clairement à affaiblir l'Autorité palestinienne et, par conséquent, à compromettre la création d'un État palestinien», a estimé le chef de la diplomatie saoudienne.

Il a ajouté que les ministres avaient évoqué avec M. Abbas les efforts diplomatiques en cours, notamment en vue de la conférence prévue à New York le 18 juin, coprésidée par la France et l'Arabie saoudite, «pour obtenir la reconnaissance de l'État palestinien par un maximum de pays et mobiliser l'opinion publique et les décideurs internationaux pour trouver une issue rapide à la guerre à Gaza».

«Une fois encore, j'insiste : ceux qui affirment que la solution à deux États est la seule issue doivent aussi adopter des positions qui appuient cette solution, notamment en reconnaissant l'État de Palestine», a-t-il conclu.

Environ 150 pays reconnaissent à ce jour l'État palestinien.

AFP

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