Le sommet arabe de Bagdad veut plus d'efforts pour \
Des dirigeants arabes assistent à la séance d'ouverture du 34ᵉ sommet de la Ligue arabe à Bagdad, le 17 mai 2025. © Hadi Mizban / POOL / AFP

Le sommet arabe à Bagdad a réclamé samedi plus de pressions internationales pour stopper "l'effusion de sang" dans la bande de Gaza et appelé à mobiliser des financements pour un plan de reconstruction du territoire palestinien dévasté par les bombardements israéliens.

À l'ouverture du sommet, centré sur la guerre qui oppose depuis octobre 2023 l'armée israélienne au mouvement islamiste Hamas, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé à faire "pression sur Israël pour arrêter le massacre à Gaza".

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a lui interpellé son homologue américain Donald Trump, lui demandant de "faire pression" pour un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.

Malgré la présence de l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, du président égyptien, du Palestinien Mahmoud Abbas et des dirigeants de Somalie et de Mauritanie -- la grande majorité des chefs d'État des 22 pays membres n'ont pas fait le déplacement. Y compris ceux d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis où le président américain était en visite cette semaine.

Samedi, dans son communiqué de clôture, le sommet arabe a "exhorté" la communauté internationale à "assumer ses responsabilités (...) pour faire pression, stopper l'effusion de sang, et garantir l'entrée des aides humanitaires urgentes" dans le territoire palestinien.

Le texte a appelé pays, institutions financières, à "rapidement fournir le soutien financier nécessaire" pour un plan de reconstruction de Gaza, dévoilé lors d'un précédent sommet de la Ligue arabe en mars.

Cette initiative prévoit un fonds destiné à financer la reconstruction --53 milliards de dollars sur cinq ans-- pour le territoire palestinien.

Elle intervenait après des déclarations de Donald Trump: il avait suscité un tollé en déclarant que les États-Unis prendraient le contrôle de Gaza et en feraient la "Riviera" du Moyen-Orient.

À l'ouverture du sommet samedi, le Premier ministre espagnol a assuré que son pays présenterait un projet de résolution à l'ONU pour que la Cour internationale de Justice "se prononce sur le respect par Israël de ses obligations internationales".

M. Sanchez a précisé que l'Espagne défendrait un autre projet de résolution onusien demandant qu'Israël mette "fin au blocus humanitaire imposé à Gaza".

"Il nous faut un cessez-le-feu permanent, maintenant", a renchéri le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, se disant alarmé par "les informations sur les plans d'Israël d'étendre ses opérations terrestres".

Absence du président syrien

Le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a promis une contribution de son pays de 20 millions de dollars pour la reconstruction de Gaza.

Il a avancé une somme similaire pour le Liban, qui a également figuré dans la déclaration finale. Le sommet a réaffirmé son soutien à son intégrité territoriale.

L'Irak a accueilli pour la dernière fois un sommet de la Ligue arabe en 2012. Le pays a été dévasté par plusieurs décennies de conflits, notamment après l'invasion menée par les États-Unis en 2003, qui a renversé Saddam Hussein.

Ce n'est que récemment que Bagdad a retrouvé un semblant de stabilité et ses dirigeants espèrent promouvoir une nouvelle image du pays.

Mais les dissensions politiques irakiennes ont empêché la venue au sommet du président syrien Ahmad al-Chareh, qui a pris le pouvoir en décembre 2024 à la tête d'une coalition de groupes islamistes.

Emprisonné des années en Irak pour son appartenance à Al-Qaïda, M. Chareh a rencontré mercredi à Ryad Donald Trump, après l'annonce par ce dernier de la levée des sanctions contre Damas, une décision saluée par le sommet arabe de Bagdad.

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