Plus de 100 morts dans de nouveaux bombardements israéliens à Gaza
Les Palestiniens inspectent les dégâts autour d'un bâtiment détruit après que les troupes israéliennes l'aient assiégé et aient tué cinq hommes qui se trouvaient à l'intérieur lors d'un raid de l'armée à Tammun en Cisjordanie occupée, le 15 mai 2025. L'armée a déclaré qu'elle visait des bâtiments soupçonnés d'être utilisés pour planifier des attaques terroristes. ©Zain JAAFAR / AFP

Les secours palestiniens ont recensé plus de 100 morts jeudi dans des bombardements israéliens dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, où une ONG soutenue par les États-Unis dit se préparer à distribuer de l'aide humanitaire d'ici la fin du mois.

Parallèlement, Israël a promis d'utiliser «tous les moyens» pour retrouver les auteurs de tirs mortels près de la colonie israélienne de Bruchin, en Cisjordanie occupée, qui ont coûté la vie dans la nuit à une Israélienne enceinte.

Dans ce contexte, le président américain Donald Trump, en tournée dans le Golfe, a affirmé vouloir que les États-Unis «prennent» la bande de Gaza pour «en faire une zone de liberté», dans une apparente déclinaison de son précédent projet, décrié à l'international, d'en faire une «Riviera» vidée de ses habitants.

«Gaza fait partie intégrante du territoire palestinien. Ce n'est pas un bien immobilier à vendre sur le marché», a rétorqué un membre du bureau politique du Hamas, Bassem Naïm, dans un communiqué.

Dans la bande de Gaza, de nouveaux bombardements israéliens y ont fait 103 morts depuis l'aube, a indiqué la Défense civile palestinienne, une organisation de secouristes.

L'aviation israélienne a en particulier visé le nord et le sud du territoire, ravagé par plus de 19 mois d'offensive lancée en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023.

Discussions à Doha

«Chaque jour, il y a des morts, chaque jour des blessés. On ne sait pas quand notre tour viendra», témoigne un habitant dans le nord, Amir Saleha.

A Khan Younès, dans le sud, Maryam Ashour, en larmes, caresse le linceul enveloppant le corps de sa sœur, convoyé à l'hôpital Nasser avec d'autres victimes. La jeune femme travaillait comme bénévole pour des programmes d'une agence onusienne destinés aux enfants, dit-elle.

Alors que Donald Trump était en tournée cette semaine dans la région du Golfe, des délégations israélienne et du Hamas se sont rendues au Qatar, un des pays médiateurs avec les États-Unis et l'Égypte.

A Doha, le président américain s'est entretenu mercredi du conflit avec l'émir qatari, selon son émissaire pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui a fait état d'avancées.

Mais le Hamas a accusé jeudi Israël de «saper» les efforts de médiation «par une escalade militaire délibérée».

«L'exigence minimale pour instaurer un environnement propice et constructif aux négociations est de contraindre le gouvernement de (Benjamin) Netanyahou à ouvrir les points de passage et à permettre l'entrée de l'aide humanitaire», a indiqué plus tard Bassem Naïm.

Malgré les pressions pour qu'il mette fin à l'offensive à Gaza et les critiques internationales sur sa conduite de la guerre, Benjamin Netanyahu a averti lundi d'une prochaine entrée «en force» de l'armée pour «achever l'opération et vaincre le Hamas», après avoir annoncé un plan pour la «conquête» du territoire.

Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive le 18 mars avec l'objectif déclaré d'obtenir la libération de tous les otages encore retenus à Gaza depuis le 7-Octobre.

Depuis le 2 mars, les forces israéliennes bloquent aussi toute entrée d'aide humanitaire dans Gaza, vitale pour les 2,4 millions d'habitants, désormais menacés d'une «famine de masse», selon plusieurs ONG.

«Outil d'extermination»

Human Rights Watch a accusé Israël d'avoir fait de ce blocus «un outil d'extermination».

Depuis le début de la guerre à Gaza, les violences ont aussi explosé en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Selon plusieurs dirigeants israéliens, l'Israélienne tuée mercredi soir dans sa voiture dans le centre de ce territoire se rendait à la maternité pour accoucher.

Le chef d'état-major de l'armée, le général Eyal Zamir, a promis d'utiliser «tous les moyens à disposition» pour traduire les auteurs en justice.

Les groupes WhatsApp des colons israéliens de Cisjordanie regorgeaient jeudi d'appels à la vengeance après cette attaque.

Dans le nord de la Cisjordanie, cinq Palestiniens ont été tués jeudi lors d'une opération israélienne à Tamoun, selon le maire et l'armée, qui a affirmé qu'il s'agissait de «terroristes».

L'attaque du 7 Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 53.010 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

AFP

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