
La récente série de frappes aériennes israéliennes, menée dans la nuit de vendredi à samedi sur plusieurs zones du sud du Liban, tant au sud qu’au nord du fleuve Litani, a soulevé de nombreuses interrogations. Il convient de rappeler que ces frappes, ainsi que les éliminations ciblées, se poursuivent sans relâche depuis l’annonce de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, le 27 novembre dernier.
D’après certaines informations, les frappes auraient été déclenchées par une tentative du Hezbollah de déplacer des caches d'armes, qui étaient censées être sous la surveillance de l'armée libanaise, mais cela n’a pas été le cas. De son côté, Israël a détecté ces mouvements lors de ses opérations de surveillance et a ciblé les dépôts d’armes.
Selon d'autres sources, cette attaque à grande échelle aurait été motivée par des renseignements selon lesquelles un groupe du Hezbollah se préparait à lancer des roquettes vers Israël. Ce groupe aurait agi en effet sous les ordres directs du Corps des gardiens de la révolution islamique, malgré la réticence de certaines figures politiques au sein du Hezbollah, notamment son secrétaire général, cheikh Naïm Qassem.
Cependant, certaines sources proches du dossier jugent improbable que ces frappes soient liées à la préparation d’un tir de roquettes par un groupe du Hezbollah. Elles soulignent que l’ampleur géographique des frappes dépasse les capacités opérationnelles du Hezb, ce dernier n’étant pas en mesure de mener des tirs depuis plusieurs sites simultanément.
En outre, une telle initiative aurait inévitablement entraîné une reprise de la guerre à grande échelle avec Israël, d’autant que ce dernier avait déjà adressé des avertissements au Liban par le biais des représentants américains au sein de la commission de surveillance. La reprise des hostilités aurait des conséquences désastreuses pour la base du Hezbollah, déjà éprouvée par les répercussions de la guerre de soutien, apprend-on de même source.
Enfin, il semble que l’accès aux sites ciblés par les frappes soit difficile, tant pour l'armée que pour les forces internationales, ce qui rend impossible la vérification des raisons invoquées par Israël pour justifier ces attaques. Toutefois, le message israélien est sans équivoque: les armes du Hezbollah et son infrastructure militaire sont traitées de la même manière, qu’elles se trouvent au sud ou au nord du Litani.
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