Lutter contre le financement des groupes paramilitaires pour sortir le Liban de la liste grise
©Ici Beyrouth

Le Liban est inscrit sur la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi). Cela résulte notamment du manque de coopération des autorités libanaises dans la lutte contre le financement des groupes paramilitaires, en particulier le Hezbollah, ainsi que d’autres mouvements comme le Hamas et le Jihad islamique.

Jusqu’à récemment, l’absence de mesures efficaces était dictée par l’influence du Hezbollah, qui bénéficiait d’une liberté d’action, notamment en matière de financement. Des fonds en espèces lui parvenaient directement, soit via l’aéroport international de Beyrouth depuis Téhéran, soit en transitant par Istanbul, soit encore par voie terrestre via la Syrie.

Toutefois, la récente guerre entre le Hezbollah et Israël a entraîné une réduction notable du flux de fonds iraniens, notamment par voie aérienne, en raison de nouvelles restrictions à l’aéroport et de l’interdiction des vols iraniens d’atterrir à Beyrouth. Sur le plan terrestre, l’effondrement du régime syrien a également compliqué l’acheminement des fonds.

Cependant, ces restrictions n’ont pas totalement stoppé les tentatives de transfert clandestin d’argent destiné aux groupes armés au Liban, notamment au Hezbollah, qui trouve d’autres façons de les contourner.

Néanmoins, les autorités compétentes, en particulier les douanes, ont renforcé les contrôles aux aéroports, aux ports et aux points de passage terrestres. Désormais, toute somme supérieure à 10.000 dollars introduite dans le pays doit être déclarée sous peine de confiscation et de poursuites judiciaires.

Selon certaines sources, ces mesures contribuent, dans le même temps, à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, un engagement que le Liban a inscrit dans sa législation. En outre, elles visent à limiter l’économie parallèle, qui menace la stabilité économique, les finances publiques et les marchés financiers.

Selon ces mêmes sources, le Liban doit poursuivre ces efforts qui ont des effets positifs sur sa crédibilité auprès des institutions financières internationales et des pays donateurs. Cette démarche témoignerait de la volonté de l’État de reprendre le contrôle de son système financier et de l’aligner sur les normes internationales, un principe déjà appliqué par les banques libanaises malgré les difficultés qu’elles rencontrent.

L’État doit désormais veiller à empêcher toute pratique transformant le Liban en une plateforme de transit de fonds d’origine douteuse et garantir que la justice poursuive les responsables de ces opérations illicites.

Si des progrès significatifs sont enregistrés dans ce domaine, une réévaluation du statut du Liban pourrait intervenir en juin ou en octobre prochain, ouvrant la voie à une éventuelle sortie de la liste grise du Gafi.

 

 

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