La mission s’annonce périlleuse. Après une première journée difficile, l’équipe libanaise de Coupe Davis est menée 2-0 par le Pérou et n’a plus droit à l’erreur. Samedi, les Cèdres devront réaliser un sans-faute en remportant les trois matchs restants pour espérer une qualification historique au Groupe Mondial I. Un défi immense, mais pas impossible.
Vendredi, malgré un engagement total, Benjamin Hassan et Hady Habib n’ont pas réussi à faire basculer la rencontre en leur faveur face à des Péruviens solides et opportunistes. Battus respectivement par Ignacio Buse et Gonzalo Bueno, les deux leaders du tennis libanais ont vu leur équipe basculer au bord de l’élimination en Coupe Davis. Désormais, le double, programmé en ouverture de la deuxième journée, sera une finale avant l’heure. Une victoire permettrait au Liban de rester en vie et de pousser la rencontre à un cinquième match décisif. Pour l’instant, l’heure est à la mobilisation. Les Cèdres n’ont plus le choix: se surpasser ou rentrer à la maison.
Des débuts compliqués pour le Liban
Le premier match de la confrontation a donné le ton. Opposé à Ignacio Buse (ATP 237), Benjamin Hassan (ATP 231) espérait lancer idéalement son équipe. Mais le Péruvien, en grande forme, a rapidement imposé son rythme, s’appuyant sur un service puissant et des frappes profondes qui ont constamment mis Hassan sous pression. Dès les premiers échanges, Buse a dicté le tempo avec une agressivité implacable. Malgré plusieurs tentatives pour inverser la tendance, le Libanais a peiné à contenir l’intensité adverse. Après un premier set perdu 6-3, il a tenté de réagir, mais le Péruvien a maintenu son emprise pour s’imposer 6-3, 6-2.
Hady Habib, dernier espoir de la journée, avait alors la lourde tâche d’égaliser. Face à Gonzalo Bueno (ATP 256), le Libanais a tout donné dans un combat intense. Après avoir perdu la première manche 6-3, il a su réagir avec brio en s’adjugeant la deuxième 6-2. Mais dans l’ultime manche, le Péruvien était en état de grâce, réussissant à prendre l’ascendant dans les moments cruciaux pour l’emporter 6-4. Malgré un énorme engagement, Habib s’est incliné en trois sets (6-3, 2-6, 6-4).
Résultat: le Pérou mène 2-0 et n’a plus besoin que d’une victoire sur les trois matchs restants pour valider son ticket vers le Groupe Mondial I. De son côté, le Liban doit réussir un exploit majuscule en alignant trois succès consécutifs.
Une deuxième journée sous haute tension
Tout se jouera samedi, où le double pourrait tout changer. La paire libanaise, probablement composée de Hady Habib et Benjamin Hassan, devra impérativement s’imposer face au duo péruvien Conner Huertas del Pino et Alexander Merino. Un succès dans cette rencontre permettrait aux Cèdres d’entretenir l’espoir et de renverser la pression sur les Péruviens. Si le Liban parvient à arracher ce premier point, la dynamique du match pourrait basculer. Hady Habib défierait ensuite Ignacio Buse dans un duel sous haute tension, avant un éventuel cinquième match décisif où Benjamin Hassan pourrait affronter Juan Pablo Varillas (ATP 188), le joueur le mieux classé du camp péruvien.
Un scénario idéal pour le Liban? Égaliser à 2-2 et tout jouer sur un dernier duel épique.
Le capitaine libanais, Fadi Youssef, refuse d’abandonner: ”Nous avons encore une chance. Ce n’est pas fini. Nos joueurs doivent se battre jusqu’au dernier point et croire en leurs capacités. La Coupe Davis, c’est une compétition unique où tout peut basculer à tout moment.”
De son côté, Alain Sayegh, président de la Fédération libanaise de tennis, insiste sur l’importance de cette rencontre: ”Une victoire marquerait l’histoire du tennis libanais. Nos joueurs sont talentueux et capables d’un exploit. Il faut y croire jusqu’au bout.”
Un exploit encore possible?
Malgré un déficit de 0-2, le Liban n’a pas dit son dernier mot. En Coupe Davis, les retours impossibles existent. En 2019, le Canada avait renversé l’Italie après avoir perdu les deux premiers simples. Pourquoi pas les Cèdres? L’énergie collective, la gestion de la pression et la fraîcheur physique seront des éléments clés dans cette bataille. Habib et Hassan devront endosser leur rôle de leaders pour inciter leurs coéquipiers à la révolte.
Le défi est colossal, mais pas insurmontable. Tout se jouera sur leur capacité à puiser dans leurs ressources mentales et physiques pour forcer un retournement de situation historique.
Samedi, le Liban joue son destin. Une victoire ouvrirait les portes du Groupe Mondial I, une défaite marquerait la fin du rêve. L’heure est venue de tout donner.
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