Le Hamas devrait libérer 33 otages retenus à Gaza en échange de la libération d'environ 1.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël pendant la première étape de l’accord de trêve en cours de gestation, ont rapporté mardi des sources israéliennes et palestiniennes.
Les médiateurs – Qatar, Égypte, États-Unis – ont intensifié les efforts ces dernières semaines pour tenter de finaliser un tel accord, après 15 mois de guerre à Gaza entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.
Le Qatar a affirmé mardi qu'un accord pourrait être conclu "très bientôt", les négociations en cours à Doha étant "au stade final".
Voici les principaux points de la première phase de l'accord révélés par des responsables israéliens et palestiniens et les médias.
Échange otages/prisonniers
Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a confirmé lors d'un point de presse en ligne qu'Israël cherchait à obtenir la libération de "33 otages" pendant la première étape.
Il a ajouté qu'Israël était prêt à libérer des centaines de prisonniers palestiniens en échange. "Israël est prêt à payer un prix élevé, des centaines", a-t-il déclaré en référence au nombre de prisonniers palestiniens.
Un responsable israélien qui a requis l'anonymat avait plus tôt indiqué que "plusieurs centaines de terroristes" seraient libérés en échange des otages, même si leur nombre final dépendra du nombre de personnes encore en vie parmi les 33 otages figurant sur la liste des premiers libérables.
Selon deux sources proches du Hamas, Israël devrait libérer environ 1.000 prisonniers palestiniens, y compris des détenus condamnés à de "longues peines".
Les 33 otages font partie des 94 captifs détenus encore à Gaza depuis le 7-Octobre, parmi lesquels 34 ont été déclarés morts par l'armée israélienne.
Une des deux sources proches du Hamas a précisé que ces 33 otages israéliens seraient libérés "par groupes, en commençant par les enfants et les femmes".
Selon le Times of Israel, les responsables israéliens pensent qu'ils sont tous vivants, mais le Hamas n'a pas encore confirmé.
La semaine dernière, le Hamas avait indiqué avoir accepté de libérer 34 otages dans la première étape d'un accord. Mais, les forces israéliennes ont récupéré le corps d'une des personnes figurant sur la liste, réduisant le total à 33.
Zone tampon israélienne
Selon un responsable israélien, les négociations pour la deuxième phase de l'accord commenceront le "16e jour" après l'entrée en vigueur de la première phase de l'accord.
La seconde phase concernera la libération des derniers otages, "soit les soldats, les hommes en âge d'être mobilisés et les corps des otages morts", selon le Times of Israel.
Les médias israéliens ont rapporté qu’en vertu de l’accord en gestation, Israël maintiendrait une zone tampon à Gaza pendant la première phase.
Les forces israéliennes devraient rester présentes jusqu’à "800 mètres en profondeur de la bande de Gaza, sur une zone allant de Rafah au sud jusqu'à Beit Hanoun au nord", selon la source proche du Hamas.
Israël ne quittera "pas Gaza tant que tous les otages ne seront pas rentrés, les vivants et les morts", a déclaré le responsable israélien.
Selon le quotidien Haaretz, Israël autorisera le mouvement des Gazaouis du sud vers le nord du territoire palestinien.
La source proche du Hamas a expliqué que les forces israéliennes se retireraient du corridor de Netzarim - au sud de la ville de Gaza, qui coupe le territoire palestinien en deux parties - mais resteraient déployées sur la route de Salaheddine, le principal axe reliant le sud au nord du territoire.
Un point de contrôle électronique équipé de caméras sera installé sur le corridor de Netzarim, où "aucune force israélienne ne sera présente", selon cette source.
Désaccords
Les précédentes négociations ont buté sur plusieurs questions: la durée d'un cessez-le-feu, l'ampleur de l'aide humanitaire autorisée à entrer à Gaza, la logistique du retour des déplacés palestiniens, le retrait des troupes israéliennes et la gouvernance de Gaza après-guerre.
On ignore si des compromis ont été trouvés sur ces désaccords.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, est fermement opposé à un retrait total des troupes de Gaza et a rejeté toute gouvernance palestinienne dans ce territoire.
Les pourparlers en cours au Qatar se déroulent avec le Hamas et les négociateurs israéliens présents dans deux salles séparées et "un dernier cycle" de discussions doit commencer mardi, selon une source proche des pourparlers.
Avec AFP
Commentaires