Beyrouth

Vieille canaille

Beyrouth : Gainsbourg a bercé mon adolescence et Gainsbourg accompagne ma vie d’adulte. Plus que des mélodies, il jouait des mots comme du piano. Les mots et leurs nuances. Les mots et leur puissance. Les mots et leurs nuisances. Chez nous. Formules creuses, expressions répétées en boucle, rhétorique machiavélique pour hypnotiser tout un ...

Beyrouth jour 4

En se levant de sa chaise installée à même le trottoir, Michel peste. C’est la faute de cette fichue hanche, cassée lors d’une chute de vélo, qui lui vaut une prothèse et de marcher aujourd’hui « comme un vieillard ». Michel a 87 ans et plusieurs vies derrière lui. Jeune homme, il travaillait avec son père qui avait fondé le ...

Lettres à Beyrouth, juste après (13) Sans titre

« Il y a des personnes qui vous disent bonjour si gentiment qu’on a l’impression qu’elles vous demandent comment ça va.» La mission que l’on mène de bout en bout. Pour l’autre. Indépendamment de soi. Ces mains que l’on tient. Ces bras qui nous retiennent. Les nôtres aussi parfois, quand tout autour s’écroule, et les mêmes ...

Cordahi et le tournoi de Vienne

Une lecture de la démission de Georges Cordahi comme épiphénomène du match de tennis sur le nucléaire iranien qui se déroule à Vienne. Le Liban est une simple balle de tennis. Quel est donc ce deal, apparemment facilité par le président Macron, qui aurait permis la démission de Georges Cordahi dont le Hezbollah ne voulait pas entendre ...

Lettres à Beyrouth, juste après (12) L'instant

Tout est dans l’instant. Ce qu’on est face à soi-même. Ou dans le regard de l’autre. S’il est important... à nos yeux. Ce qu’on est dans ces quatre murs. Dans les 10 452 (à des paramètres près.) Dans la mémoire des disparus. De ceux qui étaient. Qui sont. Qui ne seront plus. Dans le miroir. L’éternel. Quand plus rien, plus ...

Beyrouth jour 3

Pour les images des violences de ce jeudi 14 octobre à Beyrouth, je vous renvoie à vos fils d’actualité. Je préfère vous présenter Sylvie, une dame menue et fatiguée, mais qui ne manque pas d’humour pour raconter sa vie aujourd’hui. Son rire n’est pas feint. Elle étrille les dirigeants de son pays qu’elle n’a jamais pensé à ...

Beirutetna – 2021 ou lorsque le cœur de Beyrouth se (re)met à vibrer

Noël et le Nouvel An sont aux portes d’une ville asphyxiée, mais encore debout. Relevant les défis économiques, sociétaux et culturels, Beirutetna (Notre Beyrouth) propose un Festival sur-mesure, visant à répondre aux attentes des petits et des grands afin de marquer une pause et de vivre au mieux possible une parenthèse irisée des ...

Au Liban, la crise économique provoque un timide retour à la terre

La pandémie de coronavirus, la crise économique et l’explosion au port de Beyrouth ont poussé de nombreuses personnes à quitter la capitale et renouer avec la terre dans leurs villages et villes d’origine. Thurayya a passé toute sa vie dans le quartier de Beyrouth où elle est née. Mais lorsqu’une succession de crises a rendu la ...

Beyrouth jour 2

Antranig était garagiste. Il avait jusqu'à neuf employés et son garage tournait bien. Il a gardé la voiture de son grand-père. Il n’y a plus que ça dans le bâtiment soufflé par l’explosion du 4 août 2020. Miraculeusement, la voiture n’a pas été touchée. Cet Arménien y voit un signe. Il lui en faut pour tenir dans le marasme ...

L’audace d’une remise en cause

Depuis son indépendance, le Liban n’a jamais cherché à s’édifier sur des bases saines et solides, ni à se doter d’une identité ou même d’une raison d’être. Dès 1949, à peine 3 ans après le départ des derniers soldats et fonctionnaires français, Georges Naccache, de retour d’un voyage, fut choqué par l’état de ...

Lettres à Beyrouth, juste après (9) : Inspirer. De «inspiration».

Un, mille, dix mille os cassés. Qu’importe. Ils se ressoudent. Ils tiennent bon. Ou mal. Une côte fêlée. Et l’on ne respire plus. Rose sans épines. «Respire.» Les mêmes mots raisonnent encore. Dans l’intensité du moment. Atroce. Respire. Plus fort que la douleur. Les aiguilles. Les lames. Les bombes. Port-tuèrent. Respire. Surtout ...

Beyrouth jour 1

[gallery size="full" ids="9032,9031,9030"] L’établissement ne payait pas de mine. À travers les vitres, on apercevait des joueurs de cartes, concentrés sur une partie qui ne prêtait pas aux conversations. Le café était brûlant. Le patron n’avait pas l’air des plus commodes, surtout quand j'ai fait mine de payer. «Soyez la bienvenue ...