Aoun: le Liban refuse l’intégration des réfugiés syriens
Le président de la République, Michel Aoun, a réitéré mercredi son rejet de «la volonté exprimée par certains pays d’intégrer les déplacés syriens dans les sociétés qui les accueillent». «Le Liban ne peut pas accepter une telle démarche, et les pays européens doivent en être conscients et agir en conséquent», a-t-il ajouté.

Le chef de l’État a tenu ces propos au palais de Baabda devant la nouvelle envoyée spéciale adjointe des Nations unies pour la Syrie, Najat Rochdi, à l’occasion de sa nomination à son nouveau poste et de la fin de sa mission au Liban comme coordonnatrice résidente des Nations unies.

Saluant les efforts déployés par Mme Rochdi lors de sa mission au Liban, M. Aoun a réitéré la position du Liban «exigeant le retour des déplacés syriens dans leur pays, en raison de l’incapacité du Liban à supporter davantage le fardeau constitué par la présence d’environ 1,5 million de déplacés syriens sur son territoire et les répercussions sur divers secteurs libanais».

Mme Rochdi a indiqué avoir grandement bénéficié de son travail au Liban, précisant que sa mission en Syrie «sera politique, aux côtés de l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, l'ambassadeur Geir Pedersen».

Aroldo Lázaro

Le président Aoun a, par ailleurs, reçu le commandant en chef de la Finul, le général Aroldo Lázaro. Il lui a indiqué que «la poursuite des violations aériennes israéliennes de l’espace aérien libanais incitera le Liban à porter plainte contre Israël devant le Conseil de sécurité de l’ONU, d’autant plus que ces violations sont devenues quasi quotidiennes et violent la résolution 1701».


M. Aoun a souligné en outre «l’importance de la coordination entre l’armée libanaise et les forces de la Finul pour renforcer la stabilité au Liban-Sud, afin d’éviter des différends entre les soldats internationaux et les habitants lors du passage des patrouilles de la Finul dans un certain nombre de villages de la zone internationale des opérations».

M. Aoun a souhaité que «le Conseil de sécurité des Nations unies accepte de prolonger le mandat de la Finul à la fin du mois prochain», et a loué «le rôle joué par les forces intérimaires des Nations unies dans le maintien de la sécurité et de la stabilité au sud».

Selon le bureau de presse du président Aoun, le général Lázaro lui a exposé «la situation dans la zone d’opérations des forces internationales avant la publication du rapport du secrétaire général des Nations unies en juillet prochain». Il a en outre exprimé «l’engagement du commandement de la Finul à continuer à travailler pour renforcer la coopération avec les autorités libanaises afin de parvenir à la paix et à la stabilité au Liban».

Le général Lázaro a précisé que le rapport couvre la période du 19 février au 20 juin, et fera l’objet d’une séance de consultation le 21 juillet, après laquelle la prolongation du mandat de la Finul à la demande du Liban sera discutée.

Anne Grillo

Le chef de l’État a également reçu l'ambassadrice de France, Anne Grillo, qui a souligné «l’importance d’accélérer l’approbation par le Parlement des lois nécessaires au redressement de la situation économique et financière, et de suivre le dossier de l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 pour dévoiler ses circonstances et déterminer les responsabilités».
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