4 août: Audi stigmatise l’obstruction de l’enquête
Le métropolite Elias Audi a stigmatisé, dans son homélie dominicale, l’obstruction de l’enquête sur «le crime de la double explosion du 4 août», laquelle constitue «une honte pour notre État et pour certains de nos juges».

«Ces derniers, a-t-il ajouté, non seulement ont manqué à leur devoir de faire connaître la vérité et d'imposer la justice, mais s’emploient à entraver l'enquête conformément au souhait des hommes politiques qui abusent de leur pouvoir et refusent de comparaître devant le premier juge d’instruction (Tarek Bitar) au lieu de prouver leur innocence et de donner l'exemple en matière de respect de la loi».

Mgr Audi a ensuite fustigé «l’indifférence» des magistrats et de ces hommes politiques à l’égard des familles des victimes et des blessés.


Il faisait allusion notamment à la suspension, sur ordre de l’avocat général près la Cour de cassation, le juge Sabouh Sleiman, du mandat d’arrêt contre l’ancien ministre Youssef Fenianos, proche des Marada, accusé de «négligence criminelle» dans ce dossier. Une décision qui a provoqué l’indignation et la colère des familles des victimes particulièrement.

Par ailleurs, Mgr Audi s’en est pris aux dirigeants libanais «incapables de voir clair et qui conduisent le pays vers l’abîme, poussés par leurs péchés et leurs intérêts». Il a jugé nécessaire dans ce contexte que les responsables «œuvrent pour trouver des solutions aux problèmes de ce pays et non pour servir leurs intérêts personnels et s’engager dans des guerres d’influence».

Le métropolite de Beyrouth s'est ensuite interrogé sur le point de savoir si un pays «pouvait être édifié sans un chef (de l’État) pour diriger le groupe au pouvoir (…) ou un gouvernement qui puisse établir et mettre en œuvre des plans de réformes, au lieu d’élaborer une loi de finances catastrophique, de l’avis de la majorité des députés, ou encore sans un corps judiciaire intègre et équitable qui ne garde pas le silence face à l'injustice et qui ne fasse pas de concessions aux dépens de la vérité» ?
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