Maroc: Le bilan s’élève à près de 2.700 morts
Le séisme qui a dévasté vendredi soir au Maroc des villages entiers dans une région située au sud-ouest de la cité touristique de Marrakech (centre), a fait près de 2.700 morts et 2.501 blessés, selon un dernier bilan officiel publié lundi.

Les secouristes marocains, appuyés par des équipes étrangères, redoublaient d'efforts lundi pour retrouver d'éventuels survivants et fournir l'assistance à des centaines de sans-abris, plus de 48 heures après le séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit de vendredi, fasant près de 2.700 morts, selon un nouveau bilan officiel .

Dimanche soir, le Maroc a annoncé avoir accepté les offres de quatre pays qui ont proposé d'envoyer des équipes de recherche et de sauvetage: il s'agit de l'Espagne, la Grande-Bretagne, le Qatar et les Émirats arabes unis.

Selon des correspondants de l'AFP, des secouristes espagnols étaient présents dans deux localités frappées par le séisme au sud de Marrakech, Talat Nyaqoub et Amizmiz.

A Talat Nyaqoub, douze ambulances, plusieurs dizaines de 4x4 de l'armée et de la gendarmerie étaient déployés. Une centaine de secouristes marocains sont briefés par leurs supérieurs avant de commencer les opérations de recherches dans le village.

Non loin, une équipe de 30 pompiers espagnols, un médecin, une infirmière et deux techniciens  coordonnent leur action avec les autorités marocaines pour commencer les fouilles.

"C'est difficile à dire si les chances de trouver des survivants s'amoindrissent car par exemple en Turquie (frappée d'un très violent séisme en février), nous avons réussi à trouver une femme vivante après six jours et demi. Il y a toujours de l'espoir, a souligné une secouriste. Il est aussi important de retrouver les corps sans vie car les familles doivent savoir et faire le deuil".

A 70 km plus au nord, une autre équipe de 48 hommes de l'Unité militaire d'urgence espagnole (UME) a établi depuis dimanche soir un camp à l'entrée de la petite ville d'Amizmiz.

"Nous attendons une réunion avec la protection civile marocaine pour déterminer exactement où nous pouvons nous déployer", a dit à l'AFP Albert Vasquez, chargé de communication de l'UME.

Dans le village, deux gros camions de l'armée marocaine distribuaient des centaines de couvertures à des habitants qui ont perdu leurs logements, a constaté une journaliste de l'AFP.

Lahcen et Habiba Barouj attendent en plein soleil des nouvelles de leur père de 81 ans qui vient d'être emmené par ambulance dans le petit hôpital local. Leur mère, morte dans le séisme, a été enterrée la veille.


"Il a une fracture à la jambe. Notre maison a été engloutie. On n'a vu aucun secours. On a dû sortir notre père nous-mêmes des décombres, dans une couverture et on l'a porté pendant des kilomètres. On dort depuis dans un champ. On est détruit de l'intérieur", dit Habiba, les traits tirés.

Dans plusieurs localités, des membres des forces de sécurité continuent d'aider à creuser des tombes pour les victimes, alors que d'autres installent des tentes jaunes pour les sinistrés.

A Marrakech, sur l'avenue Mohammed VI, des dizaines de personnes ont encore passé la nuit à l'extérieur, allongées sur le terre-plein central ou au pied de leurs voitures stationnées sur des parkings.

Dans la région sinistrée, des secouristes, volontaires et membres des forces armées s'activent de leur côté pour retrouver des survivants et extraire des corps des décombres, notamment dans des villages de la province d'Al-Haouz, épicentre du séisme.

Le séisme a suscité un élan de solidarité mondial et plusieurs pays ont proposé leur aide, mais "une absence de coordination pourrait être contre-productive", a déclaré Rabat dimanche.

"Le Maroc est un pays souverain et c'est à lui d'organiser les secours", a réagi la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, après que le royaume n'a pas donné suite à ce stade à son offre d'assistance.

Elle a annoncé une aide de 5 millions d'euros aux ONG actuellement "sur place" au Maroc.

A Tikht , un petit village dévasté par la secousse, un minaret et une poignée de maisons en argile non peintes tiennent debout au milieu d'un paysage apocalyptique.

"La vie est finie ici", déplore Mohssin Aksum, 33 ans. "Le village est mort."

Le séisme est le plus meurtrier au Maroc depuis celui qui avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, le 29 février 1960: entre 12.000 et 15.000 personnes, soit un tiers de la population de la ville, y avaient péri.

Maria Chami avec AFP
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