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L’illustre historienne Hélène Carrère d’Encausse, figure emblématique de l’intelligentsia française et spécialiste émérite de la Russie, s’est éteinte paisiblement à Paris à l’âge de 94 ans. Née dans la capitale française le 6 juillet 1929, de parents italien et géorgien, elle a laissé une empreinte indélébile dans le paysage intellectuel et culturel français.
Hélène Carrère d’Encausse a gravi les échelons pour devenir la première femme à la tête de l’Académie française, où elle a exercé la fonction de Secrétaire perpétuel depuis 1999. Férue de tradition et soucieuse de la continuité historique de l’institution, elle insistait pour être appelée « Madame le Secrétaire perpétuel », refusant ainsi de féminiser la fonction. Elle défendait cette position en affirmant : « il n’y a qu’un seul Secrétaire perpétuel depuis trois siècles et demi. C’est cette idée de continuité qui doit prévaloir. C’est une lignée qui se poursuit. »
https://youtu.be/SycTOTvLB8E
Le décès de cette grande dame a suscité une myriade de réactions, témoignant de son influence et de sa renommée. Emmanuel Macron, Président de la République française, l’a honorée en des termes élogieux, soulignant son legs immortel. Des personnalités politiques, telles que Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, ont rendu hommage à son intelligence et à son engagement. Xavier Darcos, Chancelier de l’Institut de France, et Jack Lang, ancien ministre de la Culture, ont salué son courage, son savoir et sa contribution exceptionnelle à la société.

Madame Carrère d’Encausse a marqué l’histoire de la littérature française, notamment avec son ouvrage pionnier « L’Empire éclaté » (1978), où elle prédisait avec sagacité l’éclatement de l’URSS. Ses biographies de figures historiques telles que Lénine, Staline ou Catherine II témoignent de son érudition et de sa perspicacité analytique. Récipiendaire de nombreux honneurs, elle a été couronnée du prestigieux prix espagnol Princesse des Asturies pour les sciences sociales en 2023.
Opposante farouche à la féminisation de la langue française et à l’écriture inclusive, elle considérait l’usage du point médian comme une aberration. Elle clamait que cette pratique ne contribuait en rien à l’émancipation des femmes et nuisait à la musicalité de la langue française.
Dans l’institution académique, où elle a fait irruption en 1990, elle s’est confrontée à la problématique de la représentation féminine, un débat persistant même sous sa présidence. Il convient de rappeler que cette institution avait jadis rejeté la candidature de Marie Curie en 1910, au motif de ne pas « créer de précédent ».
Outre son apport intellectuel et littéraire, Madame Carrère d’Encausse a aussi embrassé une carrière politique, siégeant notamment au Parlement européen en juin 1994.
En somme, la disparition d’Hélène Carrère d’Encausse laisse un vide immense dans le monde intellectuel français. Femme d’exception, elle incarnait l’élégance de la pensée, la rigueur de l’analyse et la ferveur pour la préservation de la richesse linguistique française. Son héritage perdurera, tel un phare dans l’horizon culturel et académique de la nation.
Avec AFP
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