La naturalisation d’Omari Spellman est vitale pour l’équipe nationale
Un léger optimisme règne dans les milieux sportif et politique quant à l’issue du dossier de naturalisation du joueur de basket américain Omari Spellman, dans les jours ou les semaines qui viennent. L’apport sportif de ce joueur sera très important pour l’équipe nationale du Liban au cours du Mondial 2023.

La naturalisation du joueur de basket Omari Spellman en vue du Mondial 2023 semble progresser lentement mais sûrement. Ce dossier devrait trouver une issue favorable dans les jours ou les semaines qui viennent. En tout cas, l'optimisme est de mise dans les milieux sportif et politique. Cette naturalisation est vitale pour avoir une équipe du Liban encore plus performante à la Coupe du monde, qui se tiendra du 25 août au 10 septembre au Japon, aux Philippines et en Indonésie.

Omari Spellman en bref

Omari Spellman est un joueur de basket américain âgé de 25 ans et mesurant 2 mètres et 3 centimètres, qui évolue au poste de «Power Forward». Les qualités sportives de ce natif de Cleveland sont évidentes. Spellman évolue actuellement à Anyang KGC en Corée du Sud. Avant cela, il avait notamment joué deux saisons en NBA de 2018 à 2020 à Atlanta Hawks et aux Golden State Warriors. Il a joué 95 matchs en NBA. Si le Liban dispose d’autres joueurs naturalisés comme Jonathan Arledge, Ater Majok et Norvel Pelle, Spellman a toutefois la particularité d’avoir été demandé par l'entraîneur de l’équipe nationale de basket, Jad el-Hajj, qui a confirmé que les caractéristiques techniques de ce joueur combleraient certaines lacunes de son équipe et la rendraient plus performante.

Les milieux sportif et politique plutôt optimistes

Dans un entretien avec Ici Beyrouth, le président de Beirut Club, Nadim Hakim, souligne que «si la classe politique veut trouver une solution pour la naturalisation de Spellman, elle la trouvera. Si elle veut compliquer les choses, elle les compliquera. Au début, ce dossier était politisé. Mais dans un second temps, tout le monde a compris qu'il servait tous les Libanais, d’autant plus que nous passons par une phase très difficile. Le basket donne de l’espoir aux Libanais. Tout l’écosystème du basket libanais a intérêt que la sélection libanaise se présente avec une équipe solide au Mondial 2023 et qu'elle y participe avec de bons résultats à la clé.»


Le retard de cette naturalisation est dû à la vacance au poste de président de la République. Dans un entretien avec Ici Beyrouth, le président de la commission parlementaire de la Jeunesse et des Sports, Simon Abi Ramia, souligne que «la procédure constitutionnelle d’une naturalisation est liée directement aux prérogatives du président de la République. C’est l’une des rares prérogatives qui lui restent. En plus, il y a un problème relatif à la constitutionnalité du gouvernement, car c’est un gouvernement démissionnaire et qui n’a pas obtenu la confiance du nouveau Parlement. Les ministres du gouvernement concernés par ce dossier sont en train de travailler sur une procédure qui puisse octroyer à ce joueur la nationalité et la carte d’identité sans décret présidentiel de naturalisation. Nous ne pouvons pas agir de manière anticonstitutionnelle.»

Interrogé par Ici Beyrouth sur la possibilité que cette naturalisation ne trouve pas d’issue favorable en raison d’une éventuelle politisation, Abi Ramia souligne: «Non, mais en même temps on ne peut pas faire de faux pas avec une jurisprudence constitutionnelle. Il ne faut pas qu’il y ait une naturalisation quand il y a une vacance au poste de président de la République. C’est anticonstitutionnel. En tant que Parlement, nous sommes les garants de la Constitution. Nous attendons de voir la solution proposée par l’Exécutif. Je pense que le dossier est en bonne voie. Il y a trois ou quatre scénarios possibles. Ces discussions se font en coordination avec la Fédération internationale de basket (Fiba).»

Interrogé par ailleurs par Ici Beyrouth sur l’influence du Courant patriotique libre (CPL) dans le management de la Fédération libanaise de basket, Abi Ramia explique que «nous sommes dans un pays confessionnalisé et politisé. Les responsables des fédérations ont tous leur appartenance politique, mais il ne faut pas que la politique interfère dans le sport. À chaque fois qu’il y a des élections, il y a des soutiens à tel ou tel candidat. Le président de la Fédération libanaise de basket, Akram Halabi, est proche de notre courant politique, mais dans le management de la fédération, il fait son travail de manière complètement indépendante de la politique.»

La fédération en place semble donc adopter la bonne attitude en se distançant de la classe politique pour que le basket libanais poursuive son développement – amorcé à la fin des années 90 – et subisse le moins possible les effets secondaires néfastes de la politisation du sport. Au cours du Mondial 2023, le Liban aura un double objectif sportif. Le premier consiste à passer le premier tour de cette compétition, ce qu’il n’avait pas réussi au cours de ses trois premières participations en 2002, 2006 et 2010, malgré quelques victoires ponctuelles probantes. Le second consiste à être la meilleure équipe asiatique de la coupe du monde, ce qui assurerait la qualification du Liban pour les jeux Olympiques 2024. Pour atteindre ces deux objectifs, Omari Spellman ne sera certainement pas de trop.

khalil.hatem@icibeyrouth.com
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