Coupe Davis: le Liban à l’épreuve de l’Ukraine
La mission s’annonce assez délicate. Vendredi et samedi, la sélection libanaise de tennis affronte l’Ukraine dans le cadre des rencontres des barrages du Groupe mondial I barrage pour la Coupe Davis, sur les courts de la «Hala Tenisowa Akwawit» de Leszno (Pologne).

Le Liban affronte l’Ukraine vendredi et samedi pour son match de barrage du Groupe mondial I de la Coupe Davis. L’objectif est clair comme l’eau de roche: intégrer le Groupe mondial I. La mission ne semble pas impossible, même si la formation ukrainienne aura un léger avantage d’évoluer presque à domicile, dans la mesure où la Pologne et l’Ukraine sont limitrophes.

À cette occasion, Fadi Youssef, capitaine de l’équipe du Liban de Coupe Davis, a convoqué Benjamin Hassan (ATP 325), Hady Habib (ATP 424) et Hasan Ibrahim.

De son côté, le nouveau capitaine de l’Ukraine, Orest Tereshchuk qui a succédé au légendaire Andrei Medvedev, a fait appel à Alexander Ovcharenko (ATP 378), Vladislav Orlov (ATP 387), Vyacheslav Belinsky (ATP 619), Ilya Beloborodko (ATP 832) et Vladislav Manafov (ATP 142, en double).

À titre de rappel, le numéro 1 libanais, Benjamin Hassan, qui est né à Merzig en 1995, joue pour l’Allemagne dans le circuit ATP, mais défend depuis quelques années déjà les couleurs de la patrie de ses parents en Coupe Davis.

«Les préparatifs sont excellents», a confié Benjamin Hassan à Ici Beyrouth. «J’essaie surtout de me préserver pour vendredi car je sors d’une période intense avec beaucoup de matches dans les jambes», ajoute-t-il. «Je viens d’enchaîner plusieurs tournois consécutifs: Dubaï, Thaïlande, Koweït, mais je pense être prêt. J’ai acquis beaucoup d’expérience en 2022», souligne-t-il. «Je connais bien nos adversaires ukrainiens même si je n’ai encore jamais joué contre eux. Ça va être intéressant et que le meilleur gagne. Cela dit, je suis persuadé qu’on a de bonnes chances de faire un bon résultat surtout que le Liban et l’Ukraine sont assez proches au classement ATP [...]. Vous savez, au tennis, il y a des jours où on est en grande forme et d’autres moins. Ce qui est sûr, c’est qu’on va faire de notre mieux», conclut le numéro 1 libanais.

Benjamin Hassan sera opposé à l’Ukrainien Vladislav Orlov en match d’ouverture, vendredi à Leszno.


Numéro deux libanais, Hady Habib se mesurera, quant à lui, à Alexander Ovcharenko (ATP 378) dans le 2e simple au programme de la journée de vendredi. À titre de rappel, Hady Habib est né et vit à Houston (Texas). Après des études à l’université Texas A&M, où il a été promu en mai 2021, ce redoutable droitier se consacre désormais au tennis à part entière.

Historique du Liban en Coupe Davis

L’équipe libanaise de Coupe Davis dispute pour la première fois la compétition en 1957 lorsqu’elle accueille la Nouvelle-Zélande à Beyrouth. Défaite 5 à 0, elle affronte également la Colombie en 1959, la Finlande en 1962 et l’Égypte en 1963. Elle refait son apparition en 1969 et dispute quatre autres rencontres jusqu’en 1974, sans toutefois trouver la voie du succès. La guerre civile libanaise entraîne le retrait de l’équipe pendant plusieurs années.

La sélection libanaise fait en effet son retour en 1992 où elle intègre la troisième division asiatique. En 1997, l’équipe, qui s’appuie sur le duo de joueurs professionnels Ali Hamadé et Jicham Zaatini, s’achemine jusqu’en première division continentale et s’y maintient pendant trois ans, puis y accède une nouvelle fois en 2002. Le Liban se relance en 2018, signant une série de huit victoires consécutives sous l’impulsion de Benjamin Hassan et de Hady Habib, battant tour à tour Taïwan, Hong Kong et la Thaïlande. De retour dans le groupe 1, l’équipe s’incline sur le fil contre l’Ouzbékistan en 2019, mais écarte de nouveau la Thaïlande lors des barrages en 2020.

En mars 2022, le Liban s’était incliné devant la Suisse, ce qui a eu pour conséquence la rétrogradation dans le Groupe mondial II. En revanche, en septembre, le Liban s'est imposé face à Monaco pour repasser dans le Groupe mondial I.

Bien classé malgré tout

Le Liban n’a certes pas la réputation d’une grande nation de tennis, mais le pays du Cèdre est malgré tout classé six places derrière l’Ukraine dans la hiérarchie mondiale. Un écart minime! Dans un pays ravagé par une crise économique impitoyable et dévastatrice depuis 2019, le sport libanais n’a pas été épargné. Aussi, la Fédération libanaise de tennis n’a pratiquement aucun sponsor. L’argent provient principalement de la poche privée du président de la Fédération, Oliver Fayçal. Dès lors, il n’est plus étonnant de voir les nombreux jeunes talents quitter le pays pour aller se perfectionner ailleurs. Ces «expatriés» cristallisent les meilleurs espoirs du Liban. Croisons les doigts…
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