©Manon Ouaiss, Manon Ouaiss, célébrant son titre asiatique en février dernier au Liban
Dans un entretien exclusif avec Ici Beyrouth, Manon Ouaiss, championne du Liban et d’Asie de ski alpin, nous parle de sa préparation pour la saison à venir. Manon a en ligne de mire les championnats du monde de ski alpin, qui se tiendront à Courchevel du 6 au 19 février 2023.
Ici Beyrouth: Manon, comment se passe votre préparation physique pour la prochaine saison de ski?
Manon Ouaiss: La préparation prend plusieurs formes. D’abord physique, car le ski est un sport très exigeant sur le plan physique, et la préparation sert aussi à se protéger contre les blessures. La plus grande partie de la préparation physique a lieu en été. C’est une saison morte où il n’y a pas de compétitions et où l’on peut donc se donner sans compter. Il n’y a, en effet, aucun besoin de se préserver pour les courses durant cette période […]. Dans le cadre de la préparation, les skieurs vont souvent, au cours du mois de septembre, dans l’hémisphère sud pour avoir des conditions climatiques adéquates pour la pratique du ski.
IB: Comment vous préparez-vous mentalement pour la saison à venir?
MO: Malheureusement, le sport libanais n’accorde pas d’importance à la préparation mentale. Je n’ai pas de préparateur mental, mais j'ai la chance d'être très bien entourée par ma famille et mes amis, et je les remercie énormément pour leur soutien. Il faut cependant relativiser la nécessité de la préparation mentale dans mon cas de figure. Ce sont surtout les athlètes qui luttent pour des médailles olympiques qui ont besoin de préparation mentale. Plus les enjeux sont élevés, plus la préparation mentale doit être importante.
Impact du titre asiatique
IB: Est-ce que le titre de championne d’Asie a changé votre vie sur le plan personnel?
MO: Oui, ce titre m’a énormément fait plaisir et m’a donné de la crédibilité. Une crédibilité toute relative vu qu’elle se limite à l’échelle régionale.
IB: Vous avez eu davantage de sollicitations de sponsors depuis ce titre asiatique?
MO: J’ai fait beaucoup de demandes ciblées, qui n’ont malheureusement pas abouti faute de budget des entreprises convoitées. Sans mentionner qu’au final, ils ont plus intérêt à sponsoriser des sports plus populaires que le ski au Moyen-Orient, qui leur donnent donc plus de visibilité. Quant aux compagnies étrangères, elles financent avant tout des athlètes européens, qui sont bien meilleurs que les athlètes libanais. On se retrouve donc dans une impasse en termes de financement
Financement de la saison
IB: Est-ce que la Fédération libanaise vous soutient ?
MO: Les membres de la nouvelle Fédération libanaise de ski sont vraiment professionnels et transparents. Mais le véritable problème est que la fédération ne bénéficie pas, ou peu, de financements publics. Le petit budget dont la fédération dispose est consacré aux grands évènements tels que les championnats du monde et les Jeux olympiques. Les skieurs doivent donc prendre eux-mêmes en charge leurs frais de préparation. La fédération ne finance que les frais directement liés aux grands évènements, comme les frais de voyage et de la compétition. Toute l’organisation, ainsi que les frais qui vont avec, de la préparation en amont, sont pris en charge par les athlètes.
Dans le contexte actuel, je peux comprendre que le ministère des Sports ne puisse pas injecter beaucoup d’argent dans le sport de haut niveau libanais. Mais au final, ce sont les sportifs libanais qui en pâtissent et sont par conséquent souvent contraints d'arrêter la compétition. Ainsi, dans mon cas personnel, la saison 2023 sera ma dernière saison.
IB: Vous ne souhaitez pas continuer quelques saisons de plus et faire les JO 2026?
MO: J’aurais bien voulu. Le ski est une passion. Pour moi, c’est le sport le plus complet. C’est un sport technique, avec de fortes montées d’adrénaline, dans un cadre exceptionnel. Mais malheureusement, le travail et le ski sont difficilement conciliables. Il y a trop de problèmes logistiques pour que je continue dans cette voie-là. Je préfère ne faire qu'une chose et l’entreprendre à fond (NDLR: Manon est par ailleurs étudiante en droit) plutôt que faire deux choses dans la demi-mesure.
IB: Les prochains championnats du monde auront lieu en février 2023 en France. Quel est votre objectif sportif pour cette compétition?
MO: Idéalement, j’aimerais finir en milieu de tableau, comme ce fut le cas aux JO d’hiver de Pékin cette année. On devrait être autour de 100 participantes pour cet évènement. Finir dans les 50 premières serait une bonne performance.
khalil.hatem@icibeyrouth.com
Ici Beyrouth: Manon, comment se passe votre préparation physique pour la prochaine saison de ski?
Manon Ouaiss: La préparation prend plusieurs formes. D’abord physique, car le ski est un sport très exigeant sur le plan physique, et la préparation sert aussi à se protéger contre les blessures. La plus grande partie de la préparation physique a lieu en été. C’est une saison morte où il n’y a pas de compétitions et où l’on peut donc se donner sans compter. Il n’y a, en effet, aucun besoin de se préserver pour les courses durant cette période […]. Dans le cadre de la préparation, les skieurs vont souvent, au cours du mois de septembre, dans l’hémisphère sud pour avoir des conditions climatiques adéquates pour la pratique du ski.
IB: Comment vous préparez-vous mentalement pour la saison à venir?
MO: Malheureusement, le sport libanais n’accorde pas d’importance à la préparation mentale. Je n’ai pas de préparateur mental, mais j'ai la chance d'être très bien entourée par ma famille et mes amis, et je les remercie énormément pour leur soutien. Il faut cependant relativiser la nécessité de la préparation mentale dans mon cas de figure. Ce sont surtout les athlètes qui luttent pour des médailles olympiques qui ont besoin de préparation mentale. Plus les enjeux sont élevés, plus la préparation mentale doit être importante.
Impact du titre asiatique
IB: Est-ce que le titre de championne d’Asie a changé votre vie sur le plan personnel?
MO: Oui, ce titre m’a énormément fait plaisir et m’a donné de la crédibilité. Une crédibilité toute relative vu qu’elle se limite à l’échelle régionale.
IB: Vous avez eu davantage de sollicitations de sponsors depuis ce titre asiatique?
MO: J’ai fait beaucoup de demandes ciblées, qui n’ont malheureusement pas abouti faute de budget des entreprises convoitées. Sans mentionner qu’au final, ils ont plus intérêt à sponsoriser des sports plus populaires que le ski au Moyen-Orient, qui leur donnent donc plus de visibilité. Quant aux compagnies étrangères, elles financent avant tout des athlètes européens, qui sont bien meilleurs que les athlètes libanais. On se retrouve donc dans une impasse en termes de financement
Financement de la saison
IB: Est-ce que la Fédération libanaise vous soutient ?
MO: Les membres de la nouvelle Fédération libanaise de ski sont vraiment professionnels et transparents. Mais le véritable problème est que la fédération ne bénéficie pas, ou peu, de financements publics. Le petit budget dont la fédération dispose est consacré aux grands évènements tels que les championnats du monde et les Jeux olympiques. Les skieurs doivent donc prendre eux-mêmes en charge leurs frais de préparation. La fédération ne finance que les frais directement liés aux grands évènements, comme les frais de voyage et de la compétition. Toute l’organisation, ainsi que les frais qui vont avec, de la préparation en amont, sont pris en charge par les athlètes.
Dans le contexte actuel, je peux comprendre que le ministère des Sports ne puisse pas injecter beaucoup d’argent dans le sport de haut niveau libanais. Mais au final, ce sont les sportifs libanais qui en pâtissent et sont par conséquent souvent contraints d'arrêter la compétition. Ainsi, dans mon cas personnel, la saison 2023 sera ma dernière saison.
IB: Vous ne souhaitez pas continuer quelques saisons de plus et faire les JO 2026?
MO: J’aurais bien voulu. Le ski est une passion. Pour moi, c’est le sport le plus complet. C’est un sport technique, avec de fortes montées d’adrénaline, dans un cadre exceptionnel. Mais malheureusement, le travail et le ski sont difficilement conciliables. Il y a trop de problèmes logistiques pour que je continue dans cette voie-là. Je préfère ne faire qu'une chose et l’entreprendre à fond (NDLR: Manon est par ailleurs étudiante en droit) plutôt que faire deux choses dans la demi-mesure.
IB: Les prochains championnats du monde auront lieu en février 2023 en France. Quel est votre objectif sportif pour cette compétition?
MO: Idéalement, j’aimerais finir en milieu de tableau, comme ce fut le cas aux JO d’hiver de Pékin cette année. On devrait être autour de 100 participantes pour cet évènement. Finir dans les 50 premières serait une bonne performance.
khalil.hatem@icibeyrouth.com
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