La reconnaissance par l’État de son engagement et le règlement, même différé, de sa dette GAP* envers la Banque du Liban ne seraient, en réalité, que la confirmation du respect élémentaire de la législation en vigueur. Cette reconnaissance, prioritaire et impérative, est vitale pour l’avenir du pays : elle permettrait de recréer, en grande partie, un climat de confiance aujourd’hui pratiquement perdu, climat dont le Liban a un besoin urgent.
L’article 113 du Code de la monnaie et du crédit impose à l’État, s’il dispose des moyens et fait preuve de volonté ainsi que de responsabilité morale, politique et économique, d’assurer le financement de ses dépenses auprès de la Banque du Liban. Cet engagement doit être scrupuleusement respecté, sans aucune réserve, et pourrait servir d’exemple à l’ensemble des institutions.
Cela n’empêchera évidemment pas l’État d’engager, par les voies légales qui lui sont conférées, les poursuites nécessaires pour déterminer les responsabilités à tous les niveaux.
Toute autre solution ne serait que perte de temps et, à terme, exposerait la population à des conséquences néfastes.
Libanais du monde entier, avons-nous la mémoire courte ? Aurions-nous oublié la décision historique, regrettable et destructrice du gouvernement, lors d’un de ses conseils des ministres, de se déclarer en défaut de paiement d’un montant d’1,2 milliard de dollars américains à échéance de mars 2020 — et ce, sans aucune négociation avec les porteurs d’Eurobonds ?
Nous, qui n’avions alors que nos yeux pour pleurer, risquons désormais de verser des larmes de sang…
J’en appelle à la conscience de nos dirigeants, à leur courage et à leur sens des responsabilités.
(*GAP: Government Arrears to the Central Bank, c’est-à-dire la dette qu’un État doit à sa banque centrale, ndlr)



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