Un record de 1 200 dossards, un 5 km avalé dans une ambiance de fête, et un message simple au cœur de l’hiver : au Liban, on continue de courir. Sur la ligne de départ comme à l’arrivée, l’Association du Marathon de Beyrouth a transformé la façade maritime en piste de “paix en baskets”, portée par ses clubs, ses bénévoles… et un Père Noël dans le peloton.
Dimanche, la météo n’avait pas besoin d’en faire des tonnes : à Beyrouth, la chaleur était dans les jambes. Sur l’avenue du général martyr Wissam el-Hassan, à la façade maritime, l’Association du Marathon de Beyrouth a déroulé son rendez-vous annuel, la Course de Noël, version 2025. Au menu : 5 kilomètres, un parcours aller-retour comme un ruban, et un chiffre qui claque comme un départ au pistolet : 1 200 participants, record de participation.
Le décor, lui, était déjà une victoire. Drapeaux du Liban, couleurs de l’association, musique de Noël dans les haut-parleurs, et cette sensation rare d’un stade à ciel ouvert où l’on vient autant pour la performance que pour l’élan collectif.
Un 5 km en mode “coup d’envoi”
Ici, pas besoin de grands discours techniques : cinq kilomètres, c’est la distance du sprint long, celle où l’on part trop vite, où l’on serre les dents, où l’on finit à l’instinct. Les foulées ont claqué sur l’asphalte dans une atmosphère de fête, entre chansons de saison et playlists qui donnent des ailes. Dans le peloton, des coureurs de tous âges, de toutes nationalités, et cette idée en filigrane : la course à pied au Liban a trouvé sa famille — et elle répond présent.
Autour du parcours, l’événement a aussi joué sa partition “show” : un Père Noël en version running, des troupes de danse pour accompagner le peloton, et l’animation au micro assurée par Ana Maria Khoury, responsable de la sensibilisation au sein de l’association, comme une commentatrice qui transforme chaque arrivée en petit moment de victoire personnelle.
May el-Khalil : “les clubs et les coureurs sont la base”
Au bord de la piste, May el-Khalil, présidente de l’Association du Marathon de Beyrouth, a donné le ton. Entourée des membres du comité, dont le vice-président le général à la retraite Hassan Roustom, le secrétaire général et conseiller médiatique Hassan Mehieddine, l’argentier Ghassan Hajjar, ainsi que Faisal Khalil, Samer Makarem (directeur exécutif), Ehrabi Nael (directeur des courses) et Françoise Nehme (responsable des opérations), elle a salué l’affluence “sans précédent” et surtout ceux qu’elle considère comme la pierre angulaire de cette dynamique : les clubs et les coureurs, “socle” d’un sport qui se construit à force de régularité, de programmes d’entraînement et d’événements qui créent une culture.
Dans son message, la présidente a adressé ses vœux de Noël et de fin d’année à toute la “famille” de la course à pied, et a déjà projeté le regard vers la suite : une année 2026 annoncée chargée en rendez-vous, à Beyrouth comme dans les régions. Avant de joindre le geste à la parole, en donnant elle-même le signal du départ — puis en se postant à l’arrivée pour accueillir les coureurs et leur passer autour du cou la médaille, symbole et souvenir d’une course qui veut dire plus qu’un chrono.
Coulisses bien huilées
Parce qu’une course ne tient pas uniquement à un parcours, mais à tout ce qu’on ne voit pas, la mécanique logistique a tourné rond. Une unité de l’armée libanaise a assuré la sécurité du dispositif, pendant que l’association V Square, par ses volontaires, a pris en charge une large part des tâches de terrain. Un travail de l’ombre qui a été mis en lumière à la fin, avec une distinction remise à la responsable Karina al-Nakash, comme un clin d’œil appuyé à ceux qui font tenir la fête debout.
Et puis il y a ce que la Course de Noël laisse derrière elle : des photos, des sourires, des jambes lourdes… et une petite preuve supplémentaire que la résilience libanaise sait aussi s’exprimer en foulées.
Au Liban, l’hiver a parfois le goût des défis. Dimanche, il avait celui des cloches et du bitume. Un 5 km plus symbolique que jamais : quand tout vacille, il reste une chose à faire — se remettre en mouvement, ensemble, et franchir la ligne.




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