Le président français Emmanuel Macron reçoit lundi à Paris son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky qui est sous fortes pressions, tant militaire que politique, au moment où Donald Trump a fait part de son optimisme sur un règlement du conflit avec la Russie.
Alors que l'Ukraine est confrontée à une progression militaire de Moscou dans l'est du pays et qu'elle est secouée par un grave scandale de corruption, des délégations ukrainienne et américaine ont négocié plusieurs heures dimanche en Floride. Elles ont qualifié leurs pourparlers de «productifs».
La semaine qui s'ouvre s'annonce «cruciale» pour l'Ukraine, a affirmé lundi la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, avant le début d'une réunion des ministres de la Défense de l'UE à Bruxelles.
M. Zelensky sera reçu à l'Élysée à 10H00 (09H00 GMT). Les deux chefs d'État feront une déclaration à la presse avant un entretien et un déjeuner de travail.
«Les deux dirigeants échangeront sur la situation et sur les conditions d'une paix juste et durable, dans la continuité des discussions de Genève et du plan américain et d'une concertation étroite avec nos partenaires européens», a indiqué la présidence française.
Les États-Unis ont présenté il y a dix jours un projet en 28 points, rédigé sans les alliés européens de Kiev, censé mettre fin au conflit déclenché par l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022.
Le document, jugé très favorable à Moscou, prévoyait que les forces ukrainiennes se retirent de la région orientale de Donetsk, et les États-Unis auraient alors reconnu de facto la région de Donetsk, la Crimée et la région de Lougansk comme russes.
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a rappelé que ce texte avait été largement amendé à la demande des Européens, même si son contenu reste flou. Les pourparlers de paix «ne se passent pas sans» les Européens, a-t-il assuré sur France Culture.
«Productives» mais «pas faciles»
Dimanche, les discussions américano-ukrainiennes en Floride ont été jugées «productives» par les deux parties, mais le secrétaire d'État Marco Rubio a prévenu qu'«il restait encore du travail» et une source ukrainienne les a qualifiées de «pas faciles».
Le président Donald Trump a, lui, affiché son optimisme, estimant que Russie et Ukraine souhaitaient mettre fin au conflit.
Il a aussi estimé que Kiev n'était pas en position de force en raison du vaste scandale de corruption qui a conduit M. Zelensky à limoger son très influent bras droit, Andriï Iermak qui était aussi le meneur des discussions avec Washington.
La visite de Zelensky à Paris intervient la veille d'une rencontre entre l'émissaire spécial américain Steve Witkoff, accusé d'être très proche des Russes et le président russe Vladimir Poutine.
«Jours importants»
«Ce sont des jours importants», a écrit sur X Volodymyr Zelensky, qui s'est entretenu également avec le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
«Il est important que les discussions aient une dynamique constructive et que toutes les questions aient été abordées ouvertement et avec un objectif clair de garantir la souveraineté et les intérêts nationaux de l'Ukraine,» a-t-il ajouté à l'issue des négociations en Floride.
Le nouveau meneur ukrainien de ces discussions, Rustem Oumerov, a fait part de «progrès substantiels».
Sur le terrain, Moscou exerce une pression militaire sur Kiev: son armée progresse dans l'est de l'Ukraine et les attaques de drones se sont poursuivies ces derniers jours.
L'Ukraine avait, elle, revendiqué l'attaque par des drones navals de deux pétroliers de la flotte fantôme russe en mer Noire. Ces engins avaient également été lancés contre un terminal pétrolier dans le port russe de Novorossiïsk.
En France, M. Zelensky doit être accompagné par son épouse Olena Zelenska pour un événement autour de l'initiative «Bring kids back» («Ramenez les enfants»), dont elle est la marraine.
Cette initiative «a permis de ramener près de 2.000 enfants ukrainiens arrachés à leur famille par la Russie», a souligné M. Barrot, qui rappelle que «ce crime de guerre odieux vaut à Vladimir Poutine son mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale».
AFP



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