Washington : deux gardes nationaux grièvement blessés, Trump dénonce un «acte de terreur»
Des agents des forces de l'ordre se rendent sur les lieux d'une fusillade dans le centre-ville de Washington, DC, le 26 novembre 2025. ©Drew Angerer / AFP

Donald Trump a dénoncé mercredi un «acte de terrorisme» et promis de renforcer ses politiques anti-immigration après des tirs imputés à un Afghan qui ont grièvement blessé deux militaires de la Garde nationale déployés à Washington.

«Cette agression odieuse était un acte infâme, un acte de haine et un acte de terrorisme», a affirmé le président Trump peu après l’attaque dans une adresse télévisée.

Le suspect est un ressortissant afghan ayant travaillé avec les forces armées américaines en Afghanistan avant d’être exfiltré vers les États-Unis, ont affirmé des médias américains.

La ministre à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a indiqué sur X que cet «individu dépravé» avait été admis aux États-Unis en septembre 2021, un mois après le retrait précipité des forces américaines d’Afghanistan pendant la présidence du démocrate Joe Biden.

Selon la chaîne Fox News, le suspect, âgé de 29 ans, avait travaillé avec l’armée américaine et la CIA en Afghanistan.

Les médias américains l’ont identifié sous le nom de Rahmanullah Lakanwal.

Les tirs visant des militaires de la Garde nationale ont eu lieu mercredi après-midi en plein centre de la capitale américaine, investie depuis août par des centaines de ces militaires de réserve pour y mener des patrouilles à pied, à la demande du président américain et contre l’avis des autorités locales démocrates.

Les deux militaires touchés, originaires de Virginie-Occidentale, sont «grièvement blessés» et le tireur présumé est lui aussi «sévèrement blessé», a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, qualifiant l’auteur d’«animal» qui «paiera très cher» son acte.

«Nos prières accompagnent ces courageux membres des forces armées, leurs familles et toute la communauté de la Garde», a écrit le gouverneur républicain de Virginie-Occidentale, Patrick Morrisey, sur X.

Depuis la Floride où il passe la fête de Thanksgiving, Donald Trump s’est livré à une véhémente diatribe contre l’immigration, qualifiée de «plus grande menace pour la sécurité nationale», en reprochant à son prédécesseur démocrate Joe Biden (2021-2025) d’avoir laissé entrer des «millions» d’étrangers aux États-Unis.

Le président républicain a dit que son gouvernement devait maintenant «réexaminer» le cas de tous les individus venus d’Afghanistan quand Joe Biden était au pouvoir.

Peu après son allocution, le USCIS, une agence fédérale chargée de l’immigration, a indiqué sur ses réseaux sociaux la suspension immédiate et à durée indéfinie du «traitement de toutes les demandes d’immigration concernant des ressortissants afghans», «dans l’attente d’un nouvel examen des protocoles de sécurité et de vérification».

AfghanEvac, une organisation chargée d’aider des Afghans à s’établir aux États-Unis après le retrait américain d’Afghanistan de 2021, s’est défendue, affirmant procéder à «des vérifications de sécurité (…) parmi les plus approfondies» en matière d’immigration.

Tirs ciblés

Il s’agit de la pire attaque commise contre la Garde nationale depuis son déploiement ces derniers mois dans des villes démocrates.

Vers 14h15 (19h15 GMT), «un suspect est arrivé à l’angle de la rue, a soulevé son arme à feu et a tiré vers des gardes nationaux» en patrouille, a déclaré lors d’une conférence de presse Jeffery Carroll, un responsable de la police de Washington, parlant d’un «tireur solitaire».

D’autres gardes nationaux «sont parvenus» à le «maîtriser pour l’arrêter», a-t-il ajouté.

«Les tirs étaient ciblés», a déclaré Muriel Bowser, la maire démocrate de Washington, lors de la même conférence de presse.

Les deux militaires sont dans un «état critique», a insisté devant les caméras Kash Patel, le directeur du FBI.

La police de Washington a par ailleurs fait savoir qu’elle n’avait pour l’instant «connaissance d’aucun mobile».

La Maison-Blanche a, elle, accusé l’opposition démocrate d’avoir «diabolisé» les soldats en critiquant leur déploiement.

Sur les lieux des tirs, un quartier de bureaux à deux rues de la Maison-Blanche, des journalistes de l’AFP ont vu une personne vêtue d’un uniforme militaire être évacuée sur un brancard.

Mohammed Elkattabi venait juste de visiter la Maison-Blanche en famille quand il a «vu plein de flics et de voitures de police passer à toute vitesse». «On a vu deux civières», a-t-il raconté à l’AFP.

Le climat politique est très tendu aux États-Unis, secoués début septembre par l’assassinat de Charlie Kirk, un jeune influenceur ultraconservateur allié du président, lui-même victime d’une tentative d’assassinat pendant la campagne présidentielle de 2024.

Ces derniers mois, le président a envoyé la Garde nationale à Los Angeles et Washington, contre l’avis des autorités locales démocrates, disant ces renforts nécessaires pour lutter contre la criminalité et l’immigration illégale.

Le ministre de la Défense Pete Hegseth a annoncé mercredi l’envoi de 500 militaires supplémentaires à Washington, ce qui doit porter leur nombre à plus de 2 500.

Emma Lacoste, Sebastian Smith / AFP

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