Accord Liban–Chypre : avancée stratégique ou nouvelle concession maritime ?
©Ici Beyrouth

Alors que la question de la délimitation des frontières au Liban est revenue en force depuis l’accord de délimitation maritime avec Israël et les efforts en cours concernant les frontières terrestres et maritimes avec la Syrie, le Liban est parvenu à un accord final avec Chypre sur la délimitation de la frontière maritime.

Cette avancée intervient après l’approbation du projet d’accord par le gouvernement et sa transmission à la présidence de la République, dix-sept ans après l’accord préliminaire conclu en 2007.

Il est toutefois attendu que le gouvernement soit interrogé sur le fait d’avoir approuvé l’accord sans passer par le Parlement.

Dans ce contexte, le président chypriote Nikos Christodoulides arrive au Liban ce mercredi pour une visite officielle à la tête d’une délégation. Il rencontrera le président de la République, Joseph Aoun, avec lequel il aura des entretiens qui devraient mener à la signature de l’accord final entre les deux pays. Une étape considérée comme positive, susceptible d’ouvrir la voie à l’exploration gazière et aux bénéfices économiques qui en découlent.

Des sources informées et proches du dossier de la délimitation ont indiqué à notre confrère « Huna Loubnan » que cet accord devrait favoriser les activités exploratoires et encourager les investissements dans le secteur pétrolier et gazier (une opportunité attendue depuis longtemps par les Libanais) malgré certaines objections et réserves selon lesquelles le Liban pourrait perdre une portion de ses eaux économiques, comme cela avait été le cas lors de la délimitation maritime avec Israël.

Les mêmes sources estiment que le président de la République signera l’accord, comme cela se fait pour tous les accords internationaux, avant de l’envoyer aux Nations unies, sans repasser par le Parlement pour débat, malgré les mises en garde de certaines instances contre cette démarche.

Elles soulignent également la position turque, régulièrement réservée sur la question de la délimitation maritime, et rappellent que Chypre n’aurait pas le droit de conclure un tel accord — un point susceptible de créer un nouvel obstacle pour le Liban, même si celui-ci pourrait être résolu diplomatiquement. Chypre considère pour sa part la délimitation avec le Liban comme une étape essentielle pour clore son différend avec la Turquie.

Cet accord devrait enfin réaffirmer la volonté du Liban et de Chypre de respecter la souveraineté de leurs territoires respectifs et de consolider les relations privilégiées entre les deux pays dans plusieurs domaines.

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