De Paul VI à Benoît XVI, le Liban a accueilli des visites historiques de papes, chacun laissant un message de paix, d’unité et de dialogue entre communautés. Alors que le pays continue de faire face à des crises, la prochaine venue du pape Léon XIV s’inscrit dans cette tradition et réaffirme le lien unique qui unit le Vatican au Pays du Cèdre.
Le Liban a toujours occupé une place particulière dans le cœur du Vatican. Ce petit pays, berceau d’un nombre exceptionnel de saints, a accueilli au fil des décennies plusieurs papes, témoignant des liens profonds qui unissent le Saint-Siège à la nation libanaise. Peu de pays de la région ont entretenu une relation aussi singulière avec Rome. À cause de la mosaïque religieuse unique du Liban, les visites papales, chargées de symboles, ont eu pour objectif de promouvoir le dialogue, la paix et la stabilité dans un pays souvent confronté à des crises.
Paul VI: la première rencontre historique
En 1964, le pape Paul VI fait escale à Beyrouth lors d’un voyage vers l’Inde pour rencontrer le patriarche maronite Paul Pierre Méouchi. Bien que brève, cette rencontre inaugure un dialogue direct entre le Vatican et le Liban et marque le début d’une attention particulière envers le pays. Ce geste symbolique souligne le rôle du Liban comme carrefour spirituel et diplomatique dans la région.
Jean-Paul II: une visite devenue référence
La visite de Jean-Paul II au Liban, les 10 et 11 mai 1997, reste l’une des plus emblématiques dans l’histoire des relations entre le Vatican et le pays.
Sept ans après la fin de la guerre civile, le pape arrive avec un message clair : l’unité et la réconciliation des différentes communautés libanaises. Ses déplacements à Beyrouth à Harissa lui permettent de rencontrer les autorités religieuses et civiles, et de s’adresser à des foules immenses venues l’écouter. C’est lors de cette visite qu’il énonce sa célèbre déclaration : «Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message», soulignant le rôle du pays comme symbole de coexistence religieuse et de dialogue entre Orient et Occident.
Par ses paroles, il exhorte les Libanais à construire un avenir de paix et de solidarité, tout en respectant leur diversité culturelle et religieuse. Cette visite a laissé une empreinte durable, consolidant l’image du Liban comme symbole de coexistence religieuse et renforçant les liens avec le Saint-Siège.
Benoît XVI: un appel au refus de la violence
En septembre 2012, Benoît XVI se rend au Liban dans un contexte régional fragile, marqué par les répercussions du Printemps arabe et la guerre en Syrie voisine qui entraîne une instabilité croissante et un afflux de réfugiés au Liban.
Pendant trois jours, il se déplace à Beyrouth, Jounieh et Harissa, rencontrant autorités religieuses et civiles. Il exhorte les Libanais à rejeter la violence et à construire un avenir de solidarité entre toutes les communautés. Son message est clair : rejeter la violence et bâtir la solidarité entre toutes les communautés.
Il signe alors l’exhortation apostolique Ecclesia in Medio Oriente (l’Eglise au Moyen-Orient), invitant les chrétiens à rester dans la région et à persévérer pour la paix. Sa visite est perçue comme un souffle d’espoir et un soutien moral essentiel pour le pays.
Le Liban au coeur de l’Angélus
Même les papes qui n’ont pas visité le pays font régulièrement référence au Liban dans leurs discours.
Les paroles poignantes du pape François en faveur du Liban, prononcées dimanche 9 août lors de l’Angélus, à la suite de la double explosion survenue mardi dans le port de Beyrouth, témoignent avec force du lien profond qui unit le Pays du Cèdre au Siège de Pierre.
Ces déclarations rappellent que le Liban reste présent dans le cœur du Vatican, même à distance.
Un nouveau pape attendu au Liban : quels impacts ?
La venue du pape Léon XIV, du 30 novembre au 2 décembre 2025, suscite de grandes attentes.
Son programme comprendra des visites à Annaya, Harissa et Bkerké, des rencontres avec les jeunes et les religieux, ainsi qu’une halte à l’hôpital Deir El Salib et au port de Beyrouth, avant une messe dans la capitale. Cette visite pourrait renforcer le rôle du Liban comme symbole de coexistence religieuse, encourager le dialogue entre communautés et offrir une visibilité internationale bienvenue.
Pour les chrétiens libanais, ce pèlerinage représente un soutien moral important, rappelant que leur pays continue d’occuper une place particulière dans le cœur du Vatican. Au-delà de la diplomatie et des symboles, ce voyage porte surtout un message d’espoir : celui d’un Liban capable de rester un phare de coexistence et de foi dans une région souvent secouée par les crises.




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