Jounieh à l’heure du Women’s Race : 10 000 foulées et une ville en liesse
Les concurrentes et concurrents s’élancent sur le bitume de Jounieh pour le Women’s Race. ©@BMA

Sous le patronage de la Première dame Nehmat Aoun, représentée par la ministre de la Jeunesse et des Sports Nora Bayrakdarian, Jounieh a vibré dimanche au rythme du Women’s Race organisé par la Beirut Marathon Association. Dix mille participantes et participants ont transformé les rues historiques de la ville en ruban de joie, de couleurs et de sueur, pour une 10e édition qui a sacré Nisrine Njeim chez les femmes et Ali Mortada chez les hommes.

Dès l’aube, la baie de Jounieh a changé de décor. Arches gonflables, barrières, rubans, drapeaux libanais et couleurs de la municipalité : la ville, en collaboration avec la Beirut Marathon Association présidée par May el-Khalil, a basculé en mode course. Sous un ciel clair et une température idéale pour courir, les premiers pelotons se sont élancés autour du complexe Fouad-Chéhab, portés par les encouragements des familles, des amis, des bénévoles et des curieux massés le long du parcours.

Dans une ambiance à la fois festive et très professionnelle, la Beirut Marathon Association a déployé tout son savoir-faire : circuit sécurisé, signalisation soignée, équipes de secours aux aguets, chronométrage homologué, retransmission télévisée en direct pendant plusieurs heures. Sur le bitume, 10 000 coureuses et coureurs de tous âges, venus de différentes régions du Liban et de plusieurs pays, ont donné à Jounieh des allures de capitale du running.

Nisrine Njeim en or, Ali Mortada en patron

Sur le 5 km féminin compétitif, cœur sportif du Women’s Race, Nisrine Njeim (Inter Lebanon) a pris les commandes très tôt pour ne plus les lâcher. Solide du départ à l’arrivée, elle s’impose en 17’24’’ et devient la première détentrice du record national sur 5 km route, établi sur cette édition 2025 à Jounieh. Derrière elle, la Britannique Briony Stein (Blue Stars) et la Jordanienne Hiba Hammoud complètent un podium relevé, symbole de l’ouverture régionale et internationale de l’épreuve.

Chez les hommes, le 5 km compétitif a confirmé la montée en puissance d’Ali Mortada (Let’s Run). Rapide, régulier, parfaitement calé sur ses allures, il remporte la course en 15’02’’ devant Mahmoud Abou Zeid (Inter Lebanon) et Charbel Sejaan (Inter Lebanon), au terme d’un duel de spécialistes qui a enflammé les derniers mètres.
Au-delà des chronos, le spectacle était partout : dans le 5 km « fun » où l’on court pour le plaisir, dans le 1 km parents-enfants où les petits tirent leurs parents vers la ligne d’arrivée, et dans le 3 km sur rollers qui a apporté une touche de glisse et de folie au programme.

Une ville vitrine du sport, de l’unité et de la fête

La tribune d’honneur racontait, elle aussi, l’importance de l’événement. Aux côtés de May el-Khalil, entourée du vice-président de la BMA, le général de brigade à la retraite Hassan Rostom, des membres de l’association et de l’équipe opérationnelle, on retrouvait une impressionnante brochette de personnalités officielles, sportives et civiles : la ministre de la Jeunesse et des Sports Nora Bayrakdarian, la ministre du Tourisme Laura Lahoud, la ministre des Affaires sociales Hanine Sayed, l’ancien ministre du Tourisme Walid Nassar, les députés Nehmat Frem et Farid el-Khazen, des représentants des services de sécurité, de l’Unicef, des fédérations sportives, du Croissant-Rouge libanais, de la LAU et de nombreux partenaires.
« J’ai eu l’honneur de représenter la Première dame Nehmat Aoun dans cet événement, a déclaré la ministre Nora Bayrakdarian. En tant que ministre de la Jeunesse et des Sports, j’encourage sans cesse les activités sportives et la diffusion de la culture du sport, ces espaces de rencontre entre tous les Libanais. Je tiens à saluer les initiatives de la Première dame en faveur du sport féminin et des femmes sportives, ainsi que le travail de la Beirut Marathon Association, qui organise des événements d’un très haut niveau de professionnalisme. »
Le maire de Jounieh, Fayssal Frem, a lui aussi insisté sur la portée du rendez-vous : « Aujourd’hui est un jour bénit pour Jounieh, qui a ouvert son cœur à tous les Libanais et collaboré avec la Beirut Marathon Association pour accueillir un événement sportif aux dimensions nationales, culturelles et touristiques. Jounieh prouve une fois de plus qu’elle est un symbole de développement humain et un espace d’unité nationale. »

Un message au féminin

Pour May el-Khalil, cette 10e édition du Women’s Race va bien au-delà de la ligne d’arrivée : « Je veux d’abord adresser notre profonde gratitude à la Première dame Nehmat Aoun pour l’honneur de son patronage, et remercier notre amie, la ministre Nora Bayrakdarian, d’avoir été aux côtés des coureuses et des coureurs. À travers ce Women’s Race, nous voulons que chaque femme, chaque jeune fille, chaque famille découvre la force du sport, la possibilité de se dépasser et de porter un message d’espoir. Tant qu’il y aura des gens pour courir, le Liban restera une terre d’événements, de valeurs sportives et de message humain. »
Sur la zone d’arrivée, les podiums se sont enchaînés, les médailles ont brillé, les drapeaux se sont levés. Les élèves de l’école de danse Caracalla ont mis le feu à la place avec des tableaux folkloriques et modernes, tandis que les tentes d’animation — dont un espace dédié à l’intelligence artificielle — attiraient les jeunes. L’armée libanaise veillait à la sécurité, les Forces de sécurité intérieure géraient les fermetures et réouvertures de routes, et les équipes du Croissant-Rouge étaient prêtes à intervenir.

Quand la ligne d’arrivée devient un point de départ

Au bout du compte, les chiffres sont clairs : 10 000 dossards, des records, des podiums, une retransmission télévisée et une ville pleine à craquer. Mais le vrai bilan ne se résume pas à des classements ou à un tableau de chronométrage. Il se lit dans les sourires de celles et ceux qui ont bouclé leur premier 5 km, dans les yeux des enfants qui ont couru main dans la main avec leurs parents, dans cette image d’un pays qui, le temps d’un matin, oublie ses fractures pour courir dans la même direction.

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