Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a affirmé mercredi aux troupes israéliennes déployées dans une zone tampon en Syrie, destinée à séparer les forces des deux pays, que leur présence était cruciale pour la sécurité d’Israël.
Après la chute du président syrien Bachar al-Assad en décembre dernier, Israël a envoyé des troupes dans cette zone tampon, surveillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau du Golan depuis 1974.
Netanyahou a visité un poste militaire dans la zone et a échangé avec les soldats lors de l’inspection, une visite vivement critiquée par Damas.
«Nous attachons une immense importance à nos capacités ici, tant défensives qu’offensives», a déclaré Netanyahou aux soldats dans une vidéo diffusée par son bureau.
Il a ajouté qu’ils «protègent l’État d’Israël et sa frontière nord face au plateau du Golan» et que «cette mission peut évoluer à tout moment, mais nous comptons sur vous».
Le ministère syrien des Affaires étrangères a qualifié la visite de «nouvelle tentative d’imposer un fait accompli contraire aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité» et a condamné «dans les termes les plus forts cette visite illégale… comme une violation grave de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie».
Damas a réitéré son exigence que l’occupation israélienne se retire du territoire syrien et a affirmé que toutes les mesures prises par Israël dans le sud de la Syrie sont «nulles et non avenues selon le droit international».
Netanyahou était accompagné du ministre de la Défense Israel Katz, du ministre des Affaires étrangères Gideon Saar, du chef d’état-major Eyal Zamir, du directeur du Shin Bet David Zini, ainsi que de l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis Yechiel Leiter.
Selon son bureau, Netanyahou a rencontré des soldats réguliers et de réserve, «observé le secteur, puis tenu une réunion sur la sécurité». Des images diffusées par le gouvernement israélien montrent Netanyahou sortant de l’arrière d’un hélicoptère et se dirigeant vers un véhicule, puis discutant avec les soldats depuis un poste d’observation.
Cette visite intervient une semaine après que le président syrien Ahmed al-Sharaa, ancien djihadiste détenu en Irak par les forces américaines, a rencontré le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche pour des discussions inédites.
Washington, principal allié d’Israël, cherche à établir un pacte de sécurité pour mettre fin à des décennies d’hostilités entre la Syrie et Israël, dans le cadre de l’objectif de Trump de consolider le fragile cessez-le-feu à Gaza et de promouvoir un accord de paix plus large au Moyen-Orient.
Bien que des responsables syriens et israéliens aient mené plusieurs rounds de discussions, Sharaa a exclu la possibilité que la Syrie rejoigne les accords d’Abraham, par lesquels quelques pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël.
Dans une interview à Fox News la semaine dernière, Sharaa a expliqué que le différend syrien avec Israël sur le Golan compliquerait les négociations de paix, tout en laissant entendre que des discussions facilitées par Trump et Washington pourraient initier des pourparlers.
Israël a capturé le plateau du Golan, stratégique, lors de la guerre arabo-israélienne de 1967 et l’a ensuite annexé, une décision non reconnue par la majorité de la communauté internationale.
AFP



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