Finul: début du retrait, une présence européenne envisagée
Des véhicules blindés de transport de troupes de la Finul, patrouille=ant au sud du Liban. ©AFP

L’avenir du Sud-Liban après le départ des Forces intérimaires des Nations unies au Liban (Finul), prévu fin 2026, reste incertain. Le Liban pourra-t-il désarmer le Hezbollah et exercer un contrôle total sur la région, notamment au sud du Litani? Quelle sera la présence internationale pour garantir la sécurité de cette zone?

Les forces de la Finul ont commencé à réduire leurs effectifs et leurs missions, non seulement parce que leur mandat touche à sa fin, mais aussi en raison de la baisse significative de leur budget. Malgré cela, elles poursuivent leurs opérations sur le terrain, qui pourraient cette fois être plus efficaces. Depuis leur déploiement au Sud du Litani en 1978, la situation a évolué : la Finul bénéficie d’une plus grande liberté de mouvement, lui permettant de découvrir des infrastructures militaires et de saisir des armes du Hezbollah, alors que ces opérations étaient auparavant limitées, la formation pro-iranienne ayant installé certaines structures à quelques mètres seulement de leurs positions. La Commission du mécanisme a également renforcé l’efficacité de leurs actions.

Selon les informations disponibles, les unités militaires qui quittent le terrain ne seront pas remplacées, contrairement aux pratiques précédentes. La force navale de la Finul commencera également à réduire ses missions, ses effectifs et ses navires dès le mois de décembre. Kandice Ardiel, porte-parole de la Finul, a confirmé que le processus de réduction des Casques bleus est déjà en cours et que la majorité des rapatriements aura lieu dans les prochaines semaines, en raison de la contraction budgétaire mondiale.

Des observateurs du Sud-Liban soulignent que la Finul a amorcé son retrait, alors que la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et l’accord de cessez-le-feu n’ont pas encore été pleinement appliqués. Leur mise en œuvre effective reste conditionnée au désarmement du Hezbollah, soit par voie politique, soit par la force, ainsi qu’à la conclusion de négociations durables entre le Liban et Israël incluant des dispositions sécuritaires et la présence éventuelle de forces étrangères au sud du Litani.

L’accord de cessez-le-feu de 1949 entre le Liban et Israël, qui prévoyait la présence d’observateurs internationaux, ne suffit plus à encadrer la situation actuelle entre les deux pays. C’est pourquoi la France et d’autres pays européens ont commencé à promouvoir l’idée d’un déploiement limité de forces européennes au Sud du Litani, sous un mandat européen et dans des zones précises le long de la frontière libano-israélienne.

Cette initiative reste pour l’instant théorique. Sa mise en œuvre nécessiterait l’accord de Washington, de Tel-Aviv et de Beyrouth. Israël souhaiterait conserver sa liberté d’action militaire en l’absence d’un accord formel avec le Liban. Le Hezbollah, de son côté, pourrait percevoir cette force comme un adversaire, protégeant les frontières israéliennes et entravant son objectif déclaré de «libérer» la Palestine.

 

 
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