La porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Candice Ardell, a affirmé que l’armée libanaise met en œuvre sa stratégie de désarmement au Liban-Sud et qu’il est essentiel que la communauté internationale puisse constater concrètement ce qui s’y déroule.
Dans un entretien accordé jeudi à notre confrère, Houna Loubnan, Mme Ardell a indiqué que, dans le cadre de l’application des décisions des Nations unies, les effectifs de la Finul déployés au sud du pays ont déjà été réduits d’environ 2.000 soldats. Elle a ajouté que plusieurs centaines d’autres devraient regagner leurs pays d’origine dans les semaines à venir. Cette démarche, explique-t-elle, est directement liée à la crise financière qui affecte l’ensemble du système onusien et qui a contraint la mission à rapatrier près d’un quart de ses troupes.
Elle reconnaît que cette réduction est significative et qu’elle aura un impact sur la capacité de la Finul à opérer avec le même niveau de présence qu’auparavant. Toutefois, la mission entend concentrer ses efforts sur ses tâches essentielles, notamment la surveillance et le signalement des violations, en particulier celles liées à la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies, le contrôle de la Ligne bleue et le soutien aux Forces armées libanaises.
Interrogée sur la portée de la tournée effectuée récemment par des diplomates et des attachés militaires au Liban-Sud, au cours de laquelle l’armée libanaise a présenté la mise en œuvre de son plan concernant les armes non autorisées, Candice Ardell a souligné l’importance de cette initiative. Selon elle, l’armée libanaise est bel et bien engagée dans l’exécution de son plan et il est crucial que tous les acteurs concernés puissent observer et comprendre la réalité de la situation sur le terrain. Elle rappelle que la Finul est également présente pour appuyer l’armée dans l’accomplissement de ses missions, soulignant que la résolution 2790 du Conseil de sécurité appelle explicitement la communauté internationale à renforcer son soutien à l’institution militaire libanaise afin d’améliorer sa capacité à appliquer la résolution 1701.
Évoquant les discussions autour d’une éventuelle force onusienne qui prendrait le relais après la fin du mandat de la Finul en 2026, la porte-parole précise que la mission actuelle agit strictement dans le cadre du mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité et se concentre sur son exécution jusqu’à son terme.
Elle ajoute que la résolution 2790 demande au secrétaire général de l’ONU de proposer des options pour l’application de la résolution 1701 après le retrait de la Finul, mais que la mission elle-même n’est pas partie prenante à ces discussions. Son objectif, affirme-t-elle, demeure le renforcement de la stabilité afin de permettre à l’armée libanaise et aux autres acteurs concernés de s’appuyer sur les bases établies.
Enfin, revenant sur les incidents au cours desquels des positions de la Finul ont essuyé des tirs au Liban-Sud, Candice Ardell indique que l’armée israélienne a informé la mission que ces frappes étaient dues à «des erreurs d’identification et à des malentendus. Elle précise que la Finul continue de rappeler aux parties concernées leurs obligations, afin de garantir la sécurité des Casques bleus déployés dans la région, dont la mission consiste à soutenir à la fois le Liban et Israël dans le maintien de la stabilité le long de la Ligne bleue.



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