La Semaine du design de Téhéran a été partiellement suspendue après la diffusion de vidéos montrant des participantes non voilées. L’affaire relance le débat sur les règles vestimentaires et la liberté artistique dans l’espace public iranien.
Un événement culturel en Iran consacré au design suscite la controverse après des vidéos virales qualifiées de «vulgaires» montrant des participantes non voilées qui ont conduit à son arrêt partiel, a rapporté dimanche un média local.
La semaine du design de Téhéran (Tehran Design Week) se présente comme l'événement incontournable pour les marques, artistes et amateurs de design, avec des expositions organisées dans une soixantaine de lieux.
Depuis mardi, l'événement rencontre un vif succès à l'Université de Téhéran, l'une des plus prestigieuses du pays, avec des créations avant-gardistes dans une ambiance où se mêlent couleurs et jeux de lumière.
Des motifs lumineux étaient notamment projetés en soirée sur les murs d'un bâtiment au son de musique électro, donnant un semblant de fête en plein air.
«Une vidéo attribuée à la Faculté des Beaux-Arts de l'Université de Téhéran a été publiée sur les réseaux sociaux dans laquelle on entend un morceau de musique à contenu politique», a rapporté dimanche l'agence de presse Fars.
Sur des images, «des personnes sans hijab» sont vues à cet événement, ajoute Fars, qualifiant plusieurs vidéos de «vulgaires».
L'Université de Téhéran a annoncé dimanche l'annulation de la Tehran Design Week dans ses locaux en raison d'un «afflux massif de visiteurs» et d'un «risque pour (leur) sécurité».
Les autres sites accueillant la semaine du design maintiennent pour l'heure l'événement qui s'achève lundi.
En vertu des règles imposées après la Révolution islamique de 1979, toutes les femmes en Iran doivent se couvrir les cheveux avec un voile (hijab) en public et porter des vêtements sobres et amples.
Mais dans les grandes villes, notamment Téhéran, nombre de femmes sortent désormais ouvertement sans voile, et portent jeans et baskets. Certaines choisissent même des décolletés ou des vêtements légers laissant apparaître leur nombril, des tenues inimaginables en Iran il y a encore quelques mois.
Cette tendance semble s'être accélérée depuis la fin des 12 jours de guerre en juin contre Israël.
Le chef du pouvoir judiciaire en Iran, Gholamhossein Mohseni Ejeï, a ordonné de sévir contre ces infractions, ont rapporté vendredi les médias locaux.
Ces derniers mois, les autorités ont fermé plusieurs cafés et restaurants pour non-respect du voile obligatoire ou pour avoir servi de l'alcool, interdit en Iran.
Avec AFP



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