Les Égyptiens commencent à voter lundi et mardi pour renouveler l'Assemblée nationale, un scrutin dont les critiques du pouvoir anticipent un renforcement du contrôle du président Abdel Fattah al-Sissi sur la vie politique, après des sénatoriales déjà remportées par ses alliés.
Sur les 596 sièges de la chambre basse, 568 sont en lice, les titulaires des 28 restants étant directement désignés par le président al-Sissi, ancien chef de l'armée arrivé au pouvoir grâce à la destitution en 2013 de l'islamiste Mohamed Morsi, élu démocratiquement un an plus tôt.
Le processus électoral comprend deux calendriers, selon les gouvernorats. Certains, dont Guizeh, Louxor et Alexandrie, voteront lundi et mardi et d'autres, dont Le Caire, les 24 et 25 novembre, pour des résultats finaux attendus le 25 décembre.
Ces législatives interviennent après les élections de la chambre haute, marquées par une faible participation de 17 % et remportées par la coalition progouvernementale «Liste nationale pour l'Égypte», qui regroupe 12 formations politiques, dont le parti majoritaire Mostaqbal Watan (Avenir de la Nation).
Cette même coalition, qui inclut le Front national fondé par un ancien ministre avec l'appui financier de l'homme d'affaires Ibrahim al-Organi, proche du président Sissi, est de nouveau donnée favorite par les observateurs.
L'opposition reste fragmentée, certains partis se présentant seuls, tandis que d'autres ont rejoint des listes pro-gouvernementales.
Le mode de scrutin législatif est mixte: la moitié des sièges sont alloués à la proportionnelle sur la base des listes présentées par les partis, l'autre moitié revenant à des candidatures indépendantes. Un quart des sièges est réservé aux femmes.
Selon les analystes, ces élections revêtent une importance particulière, puisqu'il s'agit des dernières avant la fin, en 2030, du troisième mandat de M. Sissi, censé être son dernier.
«Sissi a besoin d'un Parlement qu'il puisse contrôler totalement», affirme à l'AFP Timothy Kaldas, du Tahrir Institute for Middle East Policy (TIMEP).
«S'il souhaite rester au pouvoir au-delà de 2030, c'est ce prochain Parlement qui devra initier les révisions constitutionnelles nécessaires».
À la faveur d'amendements constitutionnels adoptés en 2019, la durée du mandat présidentiel a été portée de quatre à six ans, avec cette échéance repoussée à 2030.
Souvent critiqué pour son autoritarisme et son bilan en matière de droits humains, le pouvoir égyptien se targue d'avoir mené un dialogue national avec l'opposition.
Mais selon plusieurs ONG, les prisons comptent des dizaines de milliers de prisonniers politiques, militants, journalistes et figures de l'opposition, ce que le gouvernement dément.
Avec AFP



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