Joseph Aoun: Le dialogue avec Israël est possible
©Ici Beyrouth

Le président Joseph Aoun a prononcé deux phrases qui pourraient bien marquer un tournant pour le Liban. D’une part, il affirme que «notre pays ne peut rester à l’écart des processus de règlement des crises en cours dans la région». D’autre part, il souligne qu’un «dialogue avec Israël est possible».

Deux petites phrases qui résonnent en écho à celle de Donald Trump qui, dans son discours à la Knesset, a félicité le président libanais pour ses efforts. À comprendre: pour ses actions en faveur du désarmement du Hezbollah.

Ces mots résonnent d’autant plus fort que, lors du sommet pour la paix à Charm el-Cheikh, le Liban brillait par son absence.

Autour de la table, une trentaine de chefs d’État et de gouvernement discutaient de l’avenir régional, sans qu’aucune voix libanaise ne s’y fasse entendre. Une absence qui en dit long sur l’effacement du pays, mais aussi sur la nécessité urgente de retrouver une place dans les négociations qui redessinent le Proche-Orient.

Car c’est bien là le cœur du message de Joseph Aoun: rappeler que le Liban ne peut plus se contenter de subir les conséquences des crises des autres. Il doit redevenir un acteur, ne serait-ce qu’un acteur de la stabilité. La perspective de la fin des combats à Gaza ouvre un mince interstice où la parole et la diplomatie pourraient reprendre leurs droits.

Rien n’est encore joué. Mais dans cette région où tout semble figé par la peur et la méfiance, ces mots sonnent comme une bouffée d’oxygène. Et parfois, c’est d’une simple phrase que naît la possibilité d’un tournant.

La milice pro-iranienne se retrouve désormais totalement à nu. Même le Hamas, pour lequel le Hezbollah a lancé sa catastrophique «guerre de soutien», négocie la remise de ses armes et du pouvoir. Le Liban se retrouve avec une partie du pays en ruines et pas d’argent pour la reconstruction, qui devrait coûter 14 milliards de dollars. Cela aussi Joseph Aoun l’a rappelé, estimant que seule une conférence pour venir en aide au pays pourrait en permettre le financement. Or tant que les armes sont là, cette conférence ne se tiendra pas.

Devant le souffle nouveau qui balaye le Moyen-Orient, le Hezbollah et son parrain iranien doivent choisir. Poursuivre des guerres inutiles au nom des Palestiniens qui y ont renoncé, ou laisser le pauvre peuple libanais prendre en route le train de l’Histoire qui passe sous nos yeux.

 

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