Le Hamas libère les derniers otages vivants retenus à Gaza
Des véhicules du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) arrivent dans le sud de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, pour accueillir le deuxième groupe d'otages libéré, le 13 octobre 2025 ©Bashar TALEB / AFP

Le Hamas a libéré lundi les derniers otages israéliens encore en vie retenus dans la bande de Gaza, première étape du plan proposé par Donald Trump pour mettre fin à deux ans d'une guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.

Ces libérations, attendues par Israël tout entier, ont été accueillies par des scènes de liesse sur la place des Otages à Tel-Aviv, où s'étaient massées des milliers de personnes. Près de 2.000 prisonniers palestiniens détenus par Israël doivent être libérés en échange.

Le président américain est arrivé au même moment en Israël pour une visite éclair, avant de gagner l'Égypte dans l'après-midi pour un sommet international consacré à l'avenir de la bande de Gaza.

«On attendait ce moment mais il reste de la tristesse pour ceux qui ne rentrent pas et pour les presque 2.000 morts de la guerre, deux ans de folie qui se terminent... Mais c'est une belle journée, celle qu'on attend depuis deux ans», a témoigné à l'AFP Ronny Edry, un enseignant de 54 ans.

Les 20 otages, libérés au quatrième jour du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sanglante menée par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, qui a déclenché l'offensive israélienne sur la bande de Gaza.

De premiers otages avaient été libérés, sur un total de 251 enlevés, lors de précédentes trêves.

Lundi matin, un premier groupe de sept otages a été remis au Comité International de la Croix-Rouge, puis un autre de 13. Tous devaient ensuite regagner Israël.

Sur la place des Otages, des dizaines de personnes avaient commencé à se masser avant le lever du jour autour d'un écran, pour suivre en direct les premières libérations.

Certains avaient le visage grave, d'autres souriaient, beaucoup s'étreignaient alors que résonnait la chanson Habayta («à la maison», en hébreu), en boucle dans les haut-parleurs.

«Bon retour à la maison», a déclaré le ministère des Affaires étrangères israélien.

Pour le président français Emmanuel Macron, «la paix devient possible pour Israël, pour Gaza et la région».

«La guerre est terminée» 

Le retour des 48 derniers otages, dont 28 sont morts, doit s'accompagner de la libération par Israël de 250 détenus pour des «raisons de sécurité», dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés à Gaza depuis octobre 2023.

Les détenus ont été regroupés dans deux prisons israéliennes en vue de leur libération. Selon des sources proches des négociations, le Hamas continue cependant d'exiger que des chefs palestiniens soient relâchés en échange des otages.

Selon l'armée israélienne, les dépouilles des derniers otages pourraient ne pas être toutes rendues lundi. La porte-parole du Premier ministr israélien Benjamin Netanyahou a déclaré qu'un «organisme international», prévu dans le cadre du plan américain, devrait aider à les localiser.

Après avoir rencontré M. Netanyahou, Donald Trump doit s'exprimer devant le Parlement israélien et rencontrer des proches d'otages.

«La guerre est terminée. D'accord? Vous comprenez ça?», a-t-il déclaré en quittant les États-Unis.

Lundi après-midi, M. Trump se rendra à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour y coprésider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un sommet sur Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Les pays médiateurs de l'accord de cessez-le-feu à Gaza doivent y signer un document garantissant son application, a indiqué une source diplomatique selon qui ces pays seront «les États-Unis, l'Égypte, le Qatar et probablement la Turquie».

Aucun responsable israélien ne fera le voyage, pas plus que le Hamas. L'Iran, soutien de longue date de ce dernier, a été invité mais ne participera pas non plus.

Parallèlement au retrait progressif déjà amorcé de l'armée israélienne, qui garde le contrôle de 53% de la bande de Gaza, le plan américain prévoit dans une phase ultérieure que le Hamas soit exclu de la gouvernance du territoire, où il a pris le pouvoir en 2007, et que son arsenal soit détruit.

Des camions en attente 

Dans la bande de Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par la guerre ont regagné depuis le début du cessez-le-feu le nord du territoire, transformé en champ de ruines.

Des camions chargés d'aide ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d'Israël. D'autres attendaient à Rafah, le point de passage voisin, sur la frontière entre Gaza et l'Égypte.

Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d'habitants.

Avec AFP

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