Désarmement du Hezbollah: un obstacle à la reconstruction
©MAHHMOUD ZAYYAT / AFP

Les frappes aériennes israéliennes qui ont visé samedi des bulldozers et des excavatrices à Msayleh, dans le sud du Liban, ne sont pas inédites. Des opérations similaires avaient déjà eu lieu le 3 septembre dans la région d’Ansariyé. De plus, des engins lourds, comme des bulldozers et des excavatrices, ont été à plusieurs reprises la cible d’attaques dans diverses villes et villages le long de la bande frontalière. L’ampleur de ces opérations a même atteint Sohmor, dans l’ouest de la Békaa, le 29 septembre, où un excavateur a été touché et son conducteur tué.

Il est devenu évident que l’armée israélienne ne permettra pas la reconstruction de bâtiments ayant auparavant servi à des fins militaires pour le Hezbollah. La plupart de ces constructions sont des habitations appartenant à des membres du parti chiite ou à leurs proches. Selon des sources sécuritaires, les principales cibles se trouvent dans les villages et villes proches de la frontière, les frappes s’étendant de la ligne frontalière jusqu’à environ trois kilomètres à l’intérieur du territoire libanais. Il arrive toutefois que certaines frappes touchent des zones plus éloignées, notamment la vallée de la Békaa.

De plus, selon ces sources et en se référant à la «banque de cibles» israélienne utilisée lors de la guerre de soutien, les forces israéliennes continuent de surveiller les sites déjà frappés. Tout mouvement vers ces cibles ou à proximité reste susceptible de déclencher une attaque. Rien ne garantit par ailleurs que ces frappes cesseront tant que le Hezbollah n’aura pas remis ses armes à l’État et que son infrastructure militaire et sécuritaire ne sera pas démantelée.

Des sources proches du dossier ont indiqué qu’Israël a informé à plusieurs reprises le Liban, tant publiquement que par des voies diplomatiques, que les frappes allaient se poursuivre. La reconstruction de tout bâtiment ayant auparavant servi d’infrastructure militaire au Hezbollah reste interdite, sauf si le groupe remet ses armes à l’État. Les sources ont précisé que les efforts des pays européens et des Nations unies pour faire cesser ces attaques se sont jusqu’à présent révélés vains.

Parallèlement, des sources officielles libanaises ont indiqué que la seule option viable pour le Liban reste une approche diplomatique, visant à la fois à mettre un terme aux frappes et à lancer le processus de reconstruction. Elles précisent toutefois que tout progrès dans l’un ou l’autre de ces domaines dépend de la mise en œuvre du processus de désarmement. Les sources ont insisté sur le fait que le Hezbollah doit reconnaître cette réalité afin d’épargner à la population libanaise de nouvelles victimes et destructions, et pour lancer la reconstruction avec le soutien financier des donateurs internationaux et des pays partenaires.

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