Gaza: le Hamas se dit prêt à libérer les otages, Trump appelle Israël à cesser de bombarder
Le président américain Donald Trump pointe du doigt en montant à bord d’Air Force One à la base aérienne de Joint Base Andrews, dans le Maryland, le 11 septembre 2025. ©Mandel Ngan / AFP

Le Hamas s'est dit prêt vendredi à des négociations immédiates en vue de la libération des otages israéliens retenus à Gaza et de la fin de la guerre, dans le cadre du plan proposé par Donald Trump qui a appelé Israël à "arrêter immédiatement les bombardements".

Le Hamas, dans sa réponse, ne mentionne toutefois pas la question-clé de son désarmement.

Le président américain a néanmoins jugé que le Hamas "était prêt pour une paix durable", après deux ans de guerre.

"Israël doit arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité", a-t-il ajouté sur son réseau Truth Social.

Une déclaration jugée "encourageante" par le Hamas, qui s'est dit prêt à négocier immédiatement en vue de la libération des otages, de la fin de la guerre et du retrait israélien de Gaza.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "encouragé" par la réponse du mouvement islamiste palestinien. Le Qatar, l'un des pays médiateurs, a salué "l'accord" du Hamas au plan Trump et l'Egypte, également médiateur, a jugé cette réponse "positive".

La libération des otages et le cessez-le-feu sont "à portée de main", a affirmé le président français Emmanuel Macron.

Donald Trump avait peu avant donné au Hamas jusqu'à dimanche 18H00, heure de Washington, soit 22H00 GMT ou 01Hh00 lundi à Gaza, pour accepter sa proposition, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit soutenir.

"Si cet accord de la dernière chance n'est pas trouvé, l'enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas", avait-il déclaré, peu après une conversation téléphonique avec le président turc Recep Tayyip Erdogan qui avait jugé "crucial" un arrêt des attaques israéliennes.

Dans sa réponse, le Hamas s'est dit prêt à libérer tous les otages vivants et à rendre les corps des otages décédés, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, ainsi qu'à des négociations immédiates sur les "détails" de ces libérations.

Il ne mentionne pas en revanche la question de son désarmement, réclamé avec force par Israël, ni de l'exil de ses combattants dans des pays tiers, deux points clés du plan américain.

Un haut responsable du mouvement, Mahmoud Mardawi, a qualifié de "vague" et "ambiguë" la proposition américaine et affirmé à l'AFP que "des négociations" était par conséquent nécessaires par l'intermédiaire des pays médiateurs, sans préciser sur quels points elles devaient porter.

Sur 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, 47 sont toujours otages à Gaza, dont 25 sont mortes selon l'armée israélienne.

Le Hamas a par ailleurs réaffirmé son accord pour confier la gestion de la bande de Gaza à une instance palestinienne composée de "technocrates" indépendants, précisant que les autres questions concernant l'avenir du territoire devraient être discutées dans un cadre palestinien "auquel le Hamas participera et contribuera de manière responsable".

Israël, qui a promis de détruire le Hamas, a toujours refusé tout rôle dans l'après-guerre pour le mouvement palestinien, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.

A quelques jours du deuxième anniversaire du début de la guerre, Donald Trump a présenté lundi son plan prévoyant un cessez-le-feu, la libération dans les 72 heures des otages retenus dans la bande de Gaza, le désarmement du Hamas et le retrait par étapes de l'armée israélienne.

La proposition prévoit également la mise en place d'une autorité de transition chapeautée par Donald Trump et le déploiement d'une force internationale.

Une source palestinienne proche de la direction du Hamas avait indiqué mercredi à l'AFP que le mouvement "souhaitait amender certaines clauses comme celle sur le désarmement et l'expulsion" de ses membres.

Une autre source proche des négociations en cours à Doha avait fait état d'avis divergents au sein du mouvement.

Vendredi, des frappes israéliennes ont fait au moins 49 morts à Gaza, selon la Défense civile, dont 31 à Gaza-ville.

Sollicitée par l'AFP sur ces informations, l'armée israélienne n'a pas répondu.

Israël a lancé le 16 septembre une offensive sur cette ville du nord du territoire, qu'elle présente comme le dernier bastion du Hamas, poussant des centaines de milliers de personnes à fuir vers le sud.

Elle avait notamment exhorté les Palestiniens à s'installer dans ce qu'elle qualifie de "zone humanitaire" à Al-Mawasi, sur la côte.

Mais les Nations unies ont assuré qu'il n'existait pas de refuge sûr à Gaza, qualifiant de "lieux de mort" les zones de sécurité désignées par Israël dans le sud.

"L'idée d'une zone de sécurité dans le sud est une farce", a déclaré depuis Gaza James Elder, porte-parole de l'Unicef.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

En riposte, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans le petit territoire assiégé, qui a fait 66.288 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l'ONU.

Avec AFP

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