Athlétisme U20: le Liban passe en mode grand meeting
Sayyar al-Anzi a mis en avant le dynamisme de l’athlétisme libanais. ©Photo Talal Salman

Sous le regard des instances continentales et de la ministre Nora Bayrakdarian, la 3e édition des Championnats d’Asie de l’Ouest U20 d’athlétisme a été lancée jeudi à la Cité sportive Camille-Chamoun et au club du Collège de Jamhour. Neuf sélections, un plateau fourni, et déjà l’envie de placer le Liban sur la carte régionale… cap sur l’Oregon l’an prochain.

Nappes de drapeaux, tribunes animées et protocole millimétré: l’ouverture a pris des airs de grand meeting. Sur la piste, les délégations du Qatar, du Koweït, des Émirats arabes unis, du Yémen, de la Syrie, de la Jordanie, de la Palestine, de l’Irak et du Liban ont défilé au pas, portées par les applaudissements et une sono qui donnait le ton: compétition, mais aussi fête du sport.

La cérémonie, parrainée par la ministre de la Jeunesse et des Sports Nora Bayrakdarian, s’est tenue en présence du président de l’Association asiatique d’athlétisme, le général Dahlan al-Hamad, de Jihad Salameh (COL), du président de l’Union d’Asie de l’Ouest Sayyar al-Anzi, et du président de la Fédération libanaise d’athlétisme (et patron du comité d’organisation) Roland Saadé. Côté autorités et scène sportive: le général de brigade Mikhaïl Moussa (centre supérieur de sport militaire), plusieurs ambassadeurs, dirigeants fédéraux, entraîneurs, athlètes, médias et passionnés… le tout pour un lancement «grand format».

Le Liban remet le stade à neuf

Au micro, Roland Saadé a planté le décor: accueillir l’événement malgré les turbulences du moment, c’est un choix. Il a salué la remise à niveau de la Cité sportive Camille-Chamoun – désormais «en habit neuf» – avec l’appui de la ministre Bayrakdarian et du directeur général des installations sportives et scoutes, Naji Hammoud. Il a remercié l’Asie, l’Asie de l’Ouest, les délégations, la famille de l’athlé libanais et la presse «qui suit la discipline à l’année». Clin d’œil appuyé à Jihad Salameh, et message clair aux décideurs: pour que le sport grandisse, il faut des moyens. Saadé a lancé un appel au commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, afin d’aider à débloquer le dossier sportif.

«L’athlé libanais est actif»: le sceau asiatique

Dans la foulée, Sayer al-Anzi a salué «une fédération libanaise parmi les plus actives de la région», capable d’organiser et de livrer. Dahlan al-Hamad, lui, a rappelé son attachement au Liban et à ses pistes: «Heureux d’être de retour pour accompagner ces U20.» Hommage à la ministre «qui a redonné de la lumière» à l’événement, et poignée de main chaleureuse à Saadé, partenaire de longue date sur les grands rendez-vous.

Moment solennel: Mahmoud Abou Zeid a prononcé le serment des athlètes, Juliette Bajjani celui des officiels. La mécanique est lancée.

Bayrakdarian ouvre la voie

Dernier temps fort au pupitre: Nora Bayrakdarian. «Être ici, dans ce haut lieu du sport libanais, c’est envoyer un signal», a-t-elle résumé. Devant les dirigeants asiatiques et arabes, la ministre a insisté sur la valeur symbolique de cette présence au Liban: une dose d’élan pour se relever, et la confirmation que l’athlétisme local a trouvé sa place sur la carte régionale et internationale. Puis, formule attendue: la compétition est officiellement déclarée ouverte. Rideau sur un intermède folklorique signé «Chams Baalbeck», histoire de ponctuer libanais.

Cap sur l’Oregon 2026

Sportivement, l’enjeu est limpide: décrocher les minima et billets pour les Mondiaux U20 d’athlétisme, programmés l’an prochain à Eugene, Oregon (États-Unis). Entre la Cité sportive Camille-Chamoun et le club Jamhour, les épreuves s’enchaîneront jusqu’à dimanche, avec les standards en ligne de mire, la gestion des séries au cordeau et ces finales où tout se joue «à l’épaule».

La filière libanaise au diapason

Aux manettes: le secrétaire général et directeur de compétition Wassim Howli, le vice-président et directeur des épreuves Naamatallah Bejjani, et l’équipe fédérale au complet. Dispositif sécurité, officiels techniques, protocole: le cahier des charges de l’Asie est respecté. Reste aux jeunes de mettre les pointes et de faire parler la piste.

Il y a des jours où un stade ne se contente pas d’accueillir une compétition: il rallume la flamme. À Beyrouth, l’athlé a retrouvé son second souffle. Place aux perfs. Place aux rêves.

 

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