Offensive israélienne à Gaza-ville: ce que l'on sait
De la fumée s’élève lors des frappes israéliennes visant la tour Mushtaha, à Gaza-Ville, le 5 septembre 2025. ©Omar AL-QATTAA/AFP

Israël a lancé une offensive terrestre majeure dans la ville de Gaza, affirmant qu'elle visait à éliminer le Hamas du plus grand centre urbain du territoire palestinien. Voici ce que l'on sait de cette offensive, son déclenchement et les réactions qu'elle a suscitées.

Pourquoi maintenant ?

Israël avait annoncé en août une offensive à venir pour prendre la ville de Gaza, à un moment où les critiques internationales sur sa conduite de cette guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, prenaient de l'ampleur.

Les critiques sont également venues de l'intérieur d'Israël, avec des milliers de personnes, dont des proches des otages enlevés par le mouvement islamiste palestinien, réclamant ces dernières semaines la fin de la guerre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui n'a plus de majorité absolue au Parlement et est tributaire de ses alliés d'extrême droite, n'a pas changé de ligne, répétant que la guerre ne prendrait fin qu'avec la défaite du Hamas.

Il a été conforté dans sa position par la récente visite à Jérusalem du secrétaire d'État américain Marco Rubio, qui lui a promis le « soutien indéfectible » des États-Unis.

L'offensive a débuté le 16 septembre, jour où une commission d'enquête mandatée par les Nations unies a accusé pour la première fois Israël de commettre un « génocide » dans la bande de Gaza. Israël a rejeté un « rapport mensonger ».

Que sait-on de l'offensive ?

Mardi, le chef d'état-major de l'armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a déclaré que l'armée avait « étendu ses opérations de manière significative » dans la ville de Gaza, évoquant une « combinaison » de « troupes au sol », de « frappes de précision » et de « renseignement de haute qualité ».

« Notre objectif est d'intensifier les frappes contre le Hamas jusqu'à sa défaite définitive », a-t-il résumé.

Selon l'armée israélienne, quelque « 2 à 3.000 » combattants du Hamas se trouvent dans le centre de Gaza-ville.

L'armée estime que plus de 350.000 habitants de cette ville ont déjà fui. L'ONU estimait fin août à environ un million le nombre de Palestiniens dans Gaza-ville et ses environs.

Des sources palestiniennes, dont le Hamas et la Défense civile qui est sous son autorité, estiment que le nombre de départs est moins élevé. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Sur le terrain, des journalistes de l'AFP ont vu un nouvel exode de personnes quittant massivement la ville, à pied ou entassées dans des véhicules ou ânes surchargés des affaires qu'ils ont pu emporter.

Combien de temps cela va-t-il durer ?

Le porte-parole de l'armée israélienne Effie Defrin a affirmé que l'armée « concentrait ses efforts offensifs » sur la ville de Gaza et qu'elle « continuerait aussi longtemps que nécessaire », jusqu'à « ce que les objectifs de la guerre soient atteints ». « Nous ne sommes pas limités par le temps », a-t-il ajouté.

« Nous estimons qu'il nous faudra plusieurs mois pour prendre le contrôle » de Gaza-ville, et « plusieurs mois, ou peut-être plus, pour nettoyer la ville » du Hamas. L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir frappé plus de 150 cibles à travers Gaza-ville depuis le début la veille de son offensive.

Quelles réactions à l'international ?

L'offensive sur Gaza-ville a valu à Israël de nombreuses et sévères condamnations à l'international.

Israël semble « déterminé à aller jusqu'au bout », a jugé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, déplorant une situation « moralement, politiquement et légalement intolérable » à Gaza.

Paris a exhorté Israël à « mettre fin à cette campagne destructrice », tandis que Londres l'a qualifiée de « totalement irresponsable et épouvantable ».

La Chine a dit « s'opposer fermement à l'escalade israélienne », pressant Israël « d'écouter les appels forts de la communauté internationale ». Le Qatar a qualifié l'offensive d'« extension de la guerre génocidaire contre le peuple palestinien ».

 

Avec AFP

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