Le Parlement israélien a annoncé mardi avoir voté un amendement qui permet aux autorités de prolonger jusqu'à fin 2027 l'interdiction de diffusion de médias étrangers accusés de porter atteinte à la sécurité de l'Etat.
Adoptée en avril 2024 en pleine guerre à Gaza entre Israël et le Hamas, la législation visait principalement la chaîne qatarie Al Jazeera, qualifiée par les autorités d'«organe de propagande» du mouvement palestinien Hamas.
La chaîne, fermée par les autorités, était accusée d'avoir «participé activement» à l'attaque sanglante du 7 octobre 2023 menée par le Hamas dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.
La loi était initialement limitée à la durée de l'état d'urgence déclaré au début du conflit, qui a pris fin le 1er décembre 2025. L'amendement voté dans la nuit de lundi à mardi prolonge le dispositif.
Le Parlement a annoncé mardi sur X avoir approuvé le projet de loi «permettant, dans le cadre d'une disposition temporaire valable jusqu'au 31 décembre 2027, de restreindre les diffusions de médias étrangers portant atteinte à la sécurité de l'Etat».
D'après la législation, si le Premier ministre estime, sur la base d'«avis professionnels», qu'un média est dans ce cas, le ministre de la Communication peut ordonner l'arrêt des diffusions, la fermeture des bureaux, la saisie de son matériel de diffusion ainsi que le blocage de son site internet, selon le texte publié sur le site du journal Haaretz.
Les différents organismes de sécurité doivent être consultés. Un seul avis favorable suffit pour autoriser une fermeture, sans nécessité de validation par une décision judiciaire.
«Les chaînes terroristes sont hors-jeu en période normale comme en état d'urgence», s'est réjoui le ministre de la Communication Shlomo Karhi sur les réseaux sociaux, après le vote.
Réagissant sur X, l'homme politique Mustafa Barghouti, du mouvement Palestinian National Initiative, a fustigé une mesure «injuste» qui vient compléter une «politique de musèlement» des médias.
Entre 2024 et 2025, Israël a perdu 11 places dans le classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), tombant au 112e rang sur 180.
Lundi, le gouvernement a voté la fermeture de la très populaire station de radio militaire Galei Tsahal, malgré l'opposition de la conseillère juridique du gouvernement.
AFP



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