Sommet arabo-musulman d’urgence: l’attaque israélienne à Doha au cœur des pourparlers
Des membres de la presse suivent les mises à jour depuis le centre média installé pour le sommet extraordinaire arabo-islamique de Doha, le 15 septembre 2025. ©Mahmud HAMS / AFP

Les dirigeants des pays arabes et musulmans se réunissent lundi à Doha pour afficher leur unité, une semaine après la frappe inédite d’Israël contre le Hamas au Qatar, qui a suscité une vague d’indignation.

Arrivé lundi matin à l’aéroport international Hamad de Doha, le président de la République, Joseph Aoun, préside la délégation libanaise au sommet extraordinaire conjoint de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Ce sommet vise à exercer une pression accrue sur Israël, confronté à des appels croissants pour mettre fin à la guerre et à la crise humanitaire à Gaza.

En amont du Sommet, plusieurs rencontres diplomatiques ont eu lieu pour affirmer les liens de solidarité entre le Liban et le Qatar. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raggi, a rencontré le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères qatari, le cheikh Mohammed ben Abdel Rahmane Al Thani, pour lui exprimer «le soutien du Liban à l’État frère du Qatar» et sa condamnation de l’attaque israélienne «portant atteinte à sa souveraineté». M. Raggi a également remercié le Qatar pour son appui constant au Liban et à ses institutions, notamment son aide au profit de l’armée libanaise et son rôle dans le soutien au secteur énergétique. De son côté, le cheikh a salué le geste de solidarité du Liban et réaffirmé que le Qatar restera aux côtés du pays du Cèdre, comme il l’a toujours fait.

Dans ce contexte, l’envoyé spécial des États-Unis pour le Liban et la Syrie, Tom Barrack, a publié une déclaration sur X, déclarant: «Au nom du président Trump et du secrétaire d’État Marco Rubio, j’ai exprimé mon soutien au Qatar et à son Premier ministre».

 

De son côté, et commentant les résultats de la frappe, le Hamas a affirmé que des hauts responsables ont survécu à l’attaque aérienne de la semaine dernière dans un quartier huppé de Doha, qui a fait six morts et déclenché une vague de critiques, y compris de la part du président américain Donald Trump.

«Le moment est venu pour la communauté internationale de cesser d’appliquer des doubles standards et de punir Israël pour tous les crimes qu’il a commis», a déclaré le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors d’une réunion préparatoire qui s’est tenue en fin de semaine dernière, ajoutant que la «guerre d’extermination» d’Israël à Gaza ne réussirait pas.

Un projet de déclaration finale consulté par l’AFP avertit que «l’agression brutale d’Israël» met en danger les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et son principal soutien, les États-Unis, cherchent à étendre les Accords d’Abraham, qui ont établi des liens avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc en 2020.

L’attaque de la semaine dernière et le «génocide (et) nettoyage ethnique» d’Israël «compromettent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région», indique le projet de déclaration.

Il «menace tout ce qui a été accompli sur la voie de l’établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs», ajoute le texte.

«Des actions, pas seulement des paroles»

Le sommet qui compte près de 60 pays, mettra également l’accent sur «le concept de sécurité collective… ainsi que la nécessité de s’aligner pour faire face aux défis et menaces communs», lit-on dans la déclaration.

Parmi les dirigeants présents lundi figurent le président iranien Massoud Pezeshkian, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Le roi Abdallah II de Jordanie et le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, y participeront également.

Une source diplomatique saoudienne, qui a souhaité rester anonyme, a indiqué à l’AFP qu’une réunion extraordinaire du Conseil de coopération du Golfe à six membres se tiendrait également à Doha lundi.

Parallèlement, le secrétaire d’État américain Marco Rubio se rend en Israël dans une démonstration claire du soutien indéfectible de Washington.

M. Rubio, catholique fervent, a porté une kippa et prié, dimanche, au mur des Lamentations à Jérusalem aux côtés du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

Aziz Algashian, chercheur basé en Arabie saoudite sur les relations internationales au Moyen-Orient, a déclaré: «Beaucoup attendent des actions, pas seulement des discours» de la réunion de Doha.

«Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Maintenant, il faudra passer aux actions – et nous verrons quelles seront ces actions», a-t-il ajouté.

Avec AFP

 

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