
Des familles palestiniennes ont fui Gaza dimanche, certaines entassées dans des camionnettes, d’autres à pied, alors que l’armée israélienne intensifiait son offensive sur le principal centre urbain de l’enclave.
Des parents portant leurs enfants, des personnes âgées peinant à marcher, un homme en fauteuil roulant ou encore un autre avec des béquilles figuraient parmi la longue file se dirigeant vers le sud sur ordre militaire israélien, a constaté un journaliste de l’AFP.
L’armée a multiplié les ordres d’évacuation pour Gaza, mais de nombreux habitants assurent à l’AFP n’avoir nulle part où aller, rappelant qu’Israël bombarde également les zones du sud vers lesquelles il les pousse à se déplacer.
Ces scènes d’exode massif surviennent alors que le secrétaire d’État américain Marco Rubio est arrivé en Israël en signe de soutien, malgré une frappe israélienne cette semaine au Qatar.
Dimanche, le porte-parole militaire israélien en arabe, Avichay Adraee, a enjoint les habitants du port de Gaza et du quartier d’Al-Rimal d’évacuer «immédiatement» vers une «zone humanitaire» au sud, où, selon des habitants, il n’y a plus de place pour dresser des tentes.
Samedi, il avait affirmé que plus de 250.000 habitants de Gaza avaient déjà fui, tandis que la défense civile de l’enclave avançait le chiffre d’environ 68.000. Faute d’accès et en raison des restrictions médiatiques, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier ces bilans.
Avant l’offensive, l’ONU estimait qu’environ un million de personnes vivaient dans et autour de Gaza, où elle a officiellement déclaré la famine le mois dernier.
Des images de l’AFP montrent des familles épuisées progressant le long de la route côtière près de Nuseirat, leurs biens entassés sur des véhicules.
«Les bombardements n’ont pas cessé depuis l’aube», a témoigné Umm Alaa Shaaban, 45 ans, du quartier de Tal al-Hawa, dans le sud-ouest de Gaza. «Nous n’avons pas dormi de la nuit… Mes enfants hurlent de terreur. Nous ne savons pas où aller, les frappes sont partout».
«Nous vivons dans un état de panique et de peur extrême», a ajouté Mohammed Ghazal, 32 ans, du quartier de Shujaiya. «Les tirs et les explosions sont continus, les méthodes utilisées visent à nous effrayer et à nous pousser à fuir vers le sud».
Ces derniers jours, l’armée israélienne a frappé plusieurs tours d’habitation de Gaza, affirmant qu’elles servaient aux combattants du Hamas. Dimanche, elle a dit avoir visé un immeuble utilisé comme «poste d’observation» par le mouvement islamiste.
Des tracts largués par avion avertissaient encore les habitants qu’ils se trouvaient «dans une zone de combat dangereuse», un message répété depuis des semaines.
Selon la Défense civile, 23 personnes ont été tuées par les frappes israéliennes à travers la bande de Gaza depuis l’aube dimanche.
AFP
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