
Figure majeure de la scène musicale américaine, Jon Batiste signe un nouvel album engagé, Big Money, où se croisent blues, hip-hop et préoccupations environnementales. Vingt ans après l’ouragan Katrina qui a marqué son parcours personnel, l’artiste aux sept Grammy Awards met en musique les menaces du dérèglement climatique, appelant à la conscience collective sans renoncer à l’espoir d’un changement.
Figure majeure de la scène musicale contemporaine, l'Américain Jon Batiste, personnellement touché par les conséquences de l'ouragan Katrina il y a 20 ans, voudrait que sa musique incite ses auditeurs à réfléchir au changement climatique.
Sur son nouvel album intitulé Big Money, le titre Petrichor, une ode à la planète aux accents religieux sur fond hip hop et de blues, décrit un monde devenu invivable: «plus de plantes à manger/des charbons ardents sous vos pieds/ils brûlent la planète/aide-moi mon dieu».
«C'est un avertissement posé sur un rythme dansant», raconte dans un entretien à l'AFP à New York l'artiste aux multiples récompenses, sept Grammy Awards, dont celui de meilleur album, Oscar de la meilleure musique originale en 2020.
Le titre fait référence à l’odeur forte qui suit généralement la pluie tombant sur une terre sèche.
L'idée derrière ses chansons, «ce n’est pas juste de dire, c’est un problème, mais aussi dire que nous pouvons le résoudre», insiste le chanteur de 38 ans.
Au-delà de l'influence de sa mère Katherine Batiste, militante écologiste, c’est l’expérience de l’ouragan Katrina, qui a dévasté sa ville natale de La Nouvelle-Orléans il y a 20 ans, qui l’a poussé à s’engager pour l’environnement.
Il a raconté avoir fui la ville en raison de la catastrophe, qui avait fait plus de 1.800 morts dans le sud des États-Unis et des dégâts considérables, imputée en partie au manque de préparation des autorités fédérales, puis aggravée par une réponse jugée chaotique.
«Il y a tant de gens qui ont été déplacés et ne sont jamais revenus (...) Je pense à Hamilton Street, aux maisons dans lesquelles nous avons grandi», confie Jon Batiste.
«Voter pour les bonnes personnes»
Vingt ans plus tard, de larges zones de La Nouvelle-Orléans restent encore abandonnées et les nouvelles protections contre les inondations de la ville pourraient, selon certains experts, être dépassées par les effets du changement climatique.
Le réchauffement climatique, causé principalement par la combustion du pétrole, du charbon et du gaz dans les activités humaines, est susceptible de doper les précipitations et les tempêtes car la chaleur leur fournit de l'énergie.
Jon Batiste estime que l’expérience de Katrina devrait servir d’avertissement à toutes les nations.
«C’est quelque chose qui devrait inquiéter la planète entière. Et cela peut arriver partout». La Nouvelle-Orléans «devrait servir d’avertissement».
«Une écrasante majorité de gens croient en l’énergie propre et croient en la force de ce que nous savons être vrai: que le passage à ces nouvelles technologies peut transformer nos vies», poursuit-il. «Les gens doivent réfléchir à la façon dont toutes les démocraties sont construites, sur le fait de faire entendre sa voix, d’insister et de voter pour les bonnes personnes».
Par Gregory WALTON / AFP
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