
Le Hezbollah est de nouveau monté au créneau, mercredi, au lendemain de la visite des émissaires américains Tom Barrack et Morgan Ortagus à Beyrouth, où le processus de rétablissement de la souveraineté libanaise sur l’ensemble du territoire, avec le soutien de la communauté internationale, a été confirmé.
C’est Hussein Khalil, l’adjoint politique du chef de la formation pro-iranienne, Naïm Kassem, qui a repris les menaces et les accusations de tous genres contre le gouvernement, dans une énième lamentable tentative de s’opposer au projet de concentration des armes aux mains de l’État, une étape indispensable sur la voie de la réédification d’un État au Liban, sur des bases saines.
La rhétorique du Hezb évite cependant toujours cet élément pour se concentrer sur les notions creuses qui l’importent, telles que «les composantes de la résistance et de la défense dont dispose le Liban», c’est-à-dire les armes illégales. Hussein Khalil accuse les États-Unis de vouloir «démanteler le Hezbollah afin de transformer le pays en une colonie américano-israélienne».
Il a aussi vu dans le désarmement du groupe auquel il appartient, «un désengagement américain de l’accord de cessez-le-feu de septembre 2024 qui prévoit une cessation des attaques israéliennes».
Hussein Khalil a également accusé Washington de «pousser l’armée à s’engager dans un affrontement avec la résistance», avant de s’en prendre au chef du gouvernement, Nawaf Salam, sans le nommer. Selon sa logique, M. Salam «a commis une erreur en affirmant vouloir appliquer l’accord de Taëf» qui prévoit pourtant clairement le désarmement des milices et le monopole des armes «parce que ce document souligne le droit du Liban à prendre toutes les mesures nécessaires pour libérer son territoire et le défendre». Mais par le biais de son armée et non pas d’une milice qui est en fait le bras militaire d’un pays étranger, a-t-on envie de lui répondre.
Hussein Khalil a appelé le président Joseph Aoun «à mettre un terme à cette soumission politique du gouvernement», avant de conclure sa déclaration par une menace à peine voilée lorsqu’il a jugé nécessaire «d’éloigner l’armée d’une discorde intérieure qui met en danger la sécurité et la stabilité», mais que le Hezb semble lui-même prêt à provoquer pour maintenir ses armes.
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