Trinix dévoile «Origin» après le succès du tube «Vaitimbora»
Les musiciens français Loïs Serre (G) et Josh Chergui, membres du groupe Trinix, posent lors d'une séance photo à Paris, le 22 août 2025. ©Stephane DE SAKUTIN / AFP

Le duo lyonnais de DJ continue son ascension après le carton estival Vaitimbora. Avec Origin, ils mêlent influences mondiales et électro, confirmant leur rôle d’ambassadeurs d’une musique sans frontières.

Après le tube de l'été Vaitimbora, Trinix, le duo de DJ au milliard de streams, sort vendredi Origin, album antidote contre le blues de la rentrée dont les mélodies se répandent par «la magie d'internet».
«Aux prémices du projet, on mélangeait le côté un peu classique et des sonorités plus actuelles. C'est un truc qu'on veut toujours garder, un côté hybride», explique à l'AFP Loïs Serre, moitié de Trinix, groupe lyonnais lancé en 2012 avec Josh Chergui.
Ce troisième opus ne fait pas exception à la règle et invite à voyager à travers différentes musiques du monde, revisitées à la sauce électro.
Les rythmes bossa nova de Vaitimbora, avec la chanteuse brésilienne Mari Froes, côtoient les consonances afro de Aje avec le chanteur français Tayc et le rappeur nigérian Khaid. Ce titre reprend la mélodie du tube caribéen Turn me on de Kevin Little, succès planétaire en 2003.
Une ballade planante où virevolte le piano de Sofiane Pamart (Oro), découvert par le grand public à la cérémonie des JO de Paris en 2024, se glisse à côté de l'entraînant Emorio, interprété par Fafá de Belém, star brésilienne des années 1970.
Si ces titres sont déjà parus en singles, Origin renferme aussi des inédits.
Comme Mona, version remixée de Mona Ki Ngi Xica (1987) par Bonga, figure de proue de la musique angolaise, mais aussi de Soutouro du griot mandingue Ablaye Cissoko.
Les sonorités africaines sont une matière première de choix pour les DJ : cette année, le remix par l'Italien MoBlack de Yamore, duo entre la star malienne Salif Keïta et la chanteuse cap-verdienne Cesaria Evora, décédée en 2011, a cartonné.
Le tandem n'a pas de frontières, s'amusant à imprimer sa patte sur Bécane de Yamê ou, en 2024, sur Avec classe de Corneille avec Aya Nakamura.

«Le public décide»

Cette fusion est dans l'ADN de Trinix: Loïs Serre, 27 ans, possède une formation classique, «du piano, du chant, des claquettes», tandis que Josh Chergui, 33 ans, est davantage façonné par le hip-hop et l'électro.
Leur rencontre remonte à l'enfance, quand le meilleur ami de Josh lui parle de la passion qu'a également son petit frère, Loïs, pour la musique.
Leurs productions centrées autour des «voix anglaises» s'ouvrent au bout de quelques années à davantage de diversité, repoussant le champ des possibles.
En s'immisçant dans des milliers de stories, en particulier sur TikTok et Instagram, leur musique décuple leur notoriété. Le tandem jure pourtant ne pas calibrer ses morceaux pour ces plateformes, mais plutôt fonctionner à l'instinct.
«Vaitimbora était dans les tiroirs et on s'est dit vas-y, on poste ça, on n'a rien à poster (sur les réseaux, NDLR). Et derrière... la magie d'internet», illustre Josh Chergui.
Au contraire, des chansons pensées comme des hits potentiels, comme Narina sortie cette année, n'ont pas eu l'écho escompté.
À leurs yeux, cela tient aux nouveaux canaux de diffusion de la musique, qui font que finalement, «c'est le public qui décide».
«Notre force, c'est qu'on parle en direct avec les gens. On leur propose du contenu, des vidéos, des musiques sur internet, en direct. Et c'est eux qui décident s'ils aiment ou pas», observe Loïs Serre.
«Je pense que si on n'avait pas ce petit terrain de jeu que sont les réseaux sociaux, on n'aurait pas fait des morceaux comme Vaitimbora», estime-t-il.
Son binôme résume leur état d'esprit: «En fait, c'est depuis qu'on ne se prend plus la tête que ça marche.»

Par Fanny LATTACH / AFP

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