L'armée israélienne a mené mardi une opération dans le centre-ville de Ramallah, en Cisjordanie occupée, ciblant notamment un bureau de change, et au cours de laquelle des dizaines de Palestiniens ont été blessés selon le Croissant-Rouge.
«Les forces ont mené un raid ciblé contre une entreprise de change qui transférait des fonds destinés aux terroristes du Hamas afin de financer des activités terroristes contre l'État d'Israël et ses civils», détaille le communiqué.
L'armée a précisé avoir confisqué «des centaines de milliers de shekels» qui étaient «destinés au terrorisme», et arrêté cinq personnes.
Au moins 27 Palestiniens ont été blessés au cours de cette opération, selon un communiqué du Croissant-Rouge palestinien.
L'organisation médicale a dit avoir pris en charge huit blessés par balles, 14 par balles en caoutchouc, et cinq par éclats de balles, ainsi que 31 personnes souffrant d'inhalation de gaz lacrymogène, dont deux femmes enceintes.
Des soldats israéliens se sont déployés dans le centre-ville de Ramallah, principalement autour de la place al-Manara, près du marché, et certains soldats ont été aperçus positionnés en hauteur dans des bâtiments des mêmes quartiers, a constaté un journaliste de l'AFP.
«Les forces spéciales sont entrées d'un seul coup. Nous ne savions pas ce qui se passait. Nous sommes descendus pour voir et avons vu l'armée faire irruption de partout», a raconté à l'AFP Ihab Abou Sneineh, un commerçant du centre-ville.
Des jeunes Palestiniens ont commencé à lancer des pierres en direction des soldats après le début de l'opération, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Relativement rare
Si l'armée israélienne opère souvent en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, il est relativement rare qu'elle intervienne au cœur des villes, a fortiori à Ramallah, où siège l'Autorité palestinienne.
Elle était déjà intervenue dans des bureaux de change palestiniens ces dernières années, au printemps 2025 ou encore en décembre 2023.
Le Croissant-Rouge a évoqué l'évacuation d'un garçon de 12 ans, blessé par balle au dos, et celle d'un homme âgé de 71 ans, également blessé.
L'organisation a aussi accusé l'armée de l'empêcher d'accéder aux blessés.
Des témoins ont déclaré à l'AFP que l'armée s'était retirée en début d'après-midi.
L'Égypte a condamné cette opération militaire, fustigeant «les politiques agressives et extrémistes du gouvernement israélien», qu'elle accuse d'être «le principal facteur de déstabilisation de la région».
Les violences en Cisjordanie se sont intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien.
Selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne, au moins 972 Palestiniens, dont de nombreux combattants mais aussi beaucoup de civils, ont été tués par des soldats ou des colons israéliens en Cisjordanie depuis cette date.
Au moins 36 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations militaires israéliennes, selon les données officielles israéliennes.
AFP
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